L'histoire :
Le barbare et sa princesse évoluent vers la sortie de leur niveau de jeu vidéo. Le décor est aride et montagneux, ils suivent un sentier étroit à fleur de falaise. Le chemin n’en finit pas. La princesse demande toutes les 2 minutes quand est-ce qu’ils arrivent. Evidemment, le barbare n’en sait pas plus qu’elle, et l’itération de ses questions ont tendance à l’agacer. De sorte, qu’il ne répond plus et continue d’avancer. Le croyant devenu sourd, la princesse tout aussi harassée par cet interminable périple finit par empoigner son chapeau pointu en guise de porte-voix et par hurler la sempiternelle question à l’oreille du barbare, qui lui tourne le dos. Ce dernier sursaute tellement fort, qu’il bondit dans le vide…
Dans un couloir de donjon, le barbare découvre sur le sol le squelette d’un précédent barbare, transpercé de plusieurs flèches. Il se souvient alors qu’il vient de croiser un élément de décor qui peut lui être utile : un bouclier ! Il avance donc ainsi, sans craindre pareille mésaventure. Son intuition était la bonne : deux séries de deux flèches tirées d’on ne sait où, viennent se ficher parallèlement, mais selon des angles différents, dans le bouclier. Le barbare atteint ainsi vivant son but : la princesse ! Il souffle un coup et pose son bouclier devant la princesse. Mais avec les flèches en forme de tiges, celui-ci ressemble désormais à… une table à repasser. Croyant à une requête machiste, la princesse lui rétame la tronche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quelle équipe prolifique ! Deux mois à peine après le précédent tome 14, voici déjà le 15ème recueil des mésaventures gaguesques, muettes et cyniques du chétif barbare que maltraite Kid Paddle dans ses jeux vidéo. L’occasion de constater que désormais la victime a dépassé le bourreau : il y a plus d’albums de Game over que de Kid Paddle ! En cause, le potentiel addictif des situations cruelles qui consistent à trucider notre frêle héros et/ou sa princesse, à travers des mécanismes de situations toujours plus inventives, sans que cela ne tourmente outre mesure notre bonne conscience humaine. On a déjà fait le tour de la recette gore-vacharde, ainsi que du dessin caricatural idoine dans nos précédentes chroniques… on ne va pas y revenir. Une thématique forte se dégage cependant de ce 15ème recueil : la mort atroce survient essentiellement du fait de l’orgueil, de la précipitation dans les réflexes girly ou a contrario de la revendication féministe de la princesse, au profil top-cruche. Ou comment licornes, boules parfumées, décorations, fleurs, fringues et tables à repasser se muent en armes de destruction massive. Cette idée inspirée, qui plus est dans l’air du temps, fait le plein succès de ce (bon) recueil.