L'histoire :
Norman, 8 ans, traverse un champ de maïs de nuit avec une machette en mains. Cette fois, il est bien décidé à réussir un kidnapping, plutôt qu’un banal meurtre sanglant. Il toque à la porte d’une ferme isolée. Le propriétaire descend et se retrouve face à ce gamin, qui lui plante aussitôt une seringue hypodermique dans le gras du bide. Aïe, pas de bol, le dosage n’est largement pas suffisant. Lors des 3 secondes durant lesquelles l’homme reste circonspect, Norman a le temps de sortir un pulvérisateur et un briquet pour rattraper son erreur. Le bambin crame la tronche du fermier, qui s’écroule sur la commode, qui glisse le long de la rampe d’escalier, et qui décapite au passage la fermière qui passait la tête entre les barreaux pour comprendre d’où vient ce bordel. Débarquent encore deux membres de la famille, avec un fusil. Mais l’ado qui tient l’arme vise mal et flingue sa mère en pleine tête, puis se suicide dans la foulée. Norman est un peu déçu. Pour le kidnapping, c’est loupé. Dans une chambre, il découvre un enfant endormi… mais il n’écoute pas sa diablotine conscience et l’épargne. Fatale erreur ! Dès le lendemain, le petit Damien, 5 ans, demande à intégrer la classe de CM1 de mademoiselle Blébaire. C’est jour d’inspection pour cette dernière et elle peut avoir des sueurs froides… Norman, lui, sait que Damien est déjà venu pour lui. Pour se venger…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce cinquième opus, le bambin serial-killer Norman est confronté à un ennemi terrible : Damien, tout sourire, 5 ans. Hein ? Ah, en quoi est-ce si terrible ? Disons que Norman a eu la mauvaise idée de tuer toute sa famille (en fait, il n’a pas vraiment fait exprès) et surtout, à part lorsqu’il est tout mignon, il est mu par de violentes forces sataniques. Vous l’aurez compris, ce 5ème opus ne change pas d’un iota le ton comico-gore de cette série pour fan de slashers déjantés. Stan Silas met toujours en scène ses petits personnages à grosses têtes caricaturales façon manga, avec un minimum de décors et un maximum de réactions exacerbées. On note toutefois un petit effort porté sur la construction du scénario, plus rythmé qu’au tome 3 (nous n’avons pas pu lire le T4). De même, les idées débiles se renouvellent un tantinet lors des digressions (Plébaire qui fait prout avec les aisselles ; les travaux manuels avec une bière ; l’affiche « Mourir demain »…). Au rayon des bonnes idées du récit, il y a aussi cette inspection académique sur Mademoiselle Plébaire, la cabale scolaire contre Norman et surtout, une recrudescence des épisodes gores (la décapitation du début, la cervelle qui tombe, le piège à loup en travers de la tronche). Notons que le cliffhanger nous donne quasiment rendez-vous pour un prochain tome 6… Ça va gicler, mais on est habitué.