L'histoire :
Du point de vue de Nino, Rebecca est une grande sœur un peu hystérique et un peu rebelle, malgré son look d’ado attardée, avec ses couettes rousses, sa dégaine de grande asperge et ses binocles. Ses lubies du moment concernent : ses boutons d’acné et toute la collection de lotions qui vont avec ; ce Jean’s hors de prix et néanmoins tout lacéré qu’il faut absolument qu’elle achète ; son téléphone portable qu’elle surveille, au cas où Jean-Chris’ lui ait donné rencard… Du point de vue de Rebecca, Nino est le petit frère gamin qui fait rien qu’à l’embêter et ne pipe que dalle aux vraies préoccupations majeures de la life (mecs+look+portable). Le frère et la sœur sont néanmoins toujours (plus ou moins) sous la tutelle avisée de leurs parents, ceux-ci pas vraiment du genre stressé. Et en réalité, si tous deux s’aiment « globalement », ils ne le montrent pas et tirent surtout le meilleur parti possible de leur cohabitation forcée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sans surprise, mais avec l’efficacité qui caractérise l’œuvre de Dab’s, ce quatrième opus recueille une grosse vingtaine de gags de deux pages, jouant sur les bonnes vieilles anecdotes humoristiques standards qui régissent la vie de deux enfants au sein d’un même foyer parental, relativement normal. On retrouve donc énormément de situations des terrains connus : le (mauvais) bulletin de notes à faire signer, le portable qui n’en finit pas de sonner pour donner rencard, le baby-sitting responsable qui tourne à la teuf, le virus contagieux qu’il faut à tout prix tenter d’attraper pour ne pas aller en cours, et moult obsessions concernant l’apparence physique… Les amateurs de Titeuf, Boule et Bill, les Sisters ou de Tony et Alberto (cette dernière étant également réalisée par un certain… Dab’s !), ont donc toutes les raisons de s’intéresser à Nino et Rebecca. Car si les situations appartiennent au registre « ordinaire », le ressort humoristique final cherche toujours à être novateur et percutant. Et avec des personnages pareillement caricaturaux dans la forme (le dessin s’inscrit véritablement dans la veine Titeuf), Dab’s a largement de quoi jouer sur les trognes et expressions bidonnantes.