L'histoire :
Un soir de décembre, Hercule Poirot entend profiter de sa soirée au calme, chez lui. Il se prépare un petit frichti lorsqu’on toque à la porte de son appartement. Un homme insistant lui assure qu’il a besoin de lui pour une affaire urgente, une « affaire d’état » ! Le temps que le détective éconduise l’importun, et son repas a brûlé. N’ayant plus grand-chose à perdre, il accepte au moins d’entendre la demande de ce client. Il lui explique devant un verre au pub du coin : une intrigante a séduit un prince oriental, jusqu’à se faire offrir un précieux rubis, un bijou de famille transmis depuis des générations. Puis la jeune femme a disparu. Or selon les informations du client, la jeune femme et son acolyte, un filou connu pour le commerce clandestin de pierres précieuses, se cachent au manoir de Kings Lacey, le temps de se faire oublier. Le prince aimerait donc que Poirot se fasse inviter au manoir par la riche famille durant les fêtes de Noël, et qu’il prouve l’entendu de son talent en retrouvant et exfiltrant le Bijou ! Poirot trouve initialement l’affaire triviale et dénuée d’intérêt. Mais perpétuer sa bonne réputation est plus fort que lui. Il accepte donc et se débrouille pour faire partie des convives du manoir. Les Lacey espèrent quant à eux que Poirot ouvrira les yeux de leur fille Sarah sur ce Desmond Lee-Wortley, dont elle s’est entichée, et qui vit aux crochets de jeunes filles riches…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Christmas pudding est un des romans d’Agatha Christie mettant en scène le célèbre détective Hercule Poirot. Cette enquête fut publiée tardivement en 1960, car il s’agit d’une réécriture d’une courte nouvelle initialement publiée dans la revue The sketch par la célèbre romancière en 1923, Une aventure de Noël. Isabelle Bottier en fait ici une adaptation BD tout à fait convenable, relativement proche de la matière d’origine, tout en répondant aux canons narratifs du 9e art d’aujourd’hui. Certes, ladite enquête originelle est pour le moins capillotractée. Un bijou hors de prix cuisiné dans un gâteau ; un faux meurtre d’enfant mis en scène avec des litres de faux sang ; un escroc qui s’impose tel un pot-de-colle mais avec bien des facilités au sein d’une famille noble ; une résolution – comme souvent – inspirée par une intuition surréaliste qui relève du pifomètre… Mais tels sont vraiment les ingrédients du roman, que Bottier parvient à rendre à peu près cohérent. L’espagnol Alberto Taracido met en scène des personnages expressifs, dans un crayonné coloré à mi-chemin entre le gros-nez et le semi-réalisme, mais dont l’élégance met en valeur les teintes et l’ambiance de Noël. Vous reprendrez bien un peu de pudding ?