L'histoire :
Le détective Hercule Poirot se rend à une murder party sur le domaine de Nass House à l’invitation de son amie, la romancière Mrs Olivier. Celle-ci a en effet un très mauvais pressentiment, qui provient de l’ambiance tendue entre les membres de la famille qui organise une grande kermesse… et des étonnantes modifications qu’on tente d’imposer à son scénario. Si un véritable meurtre devait être commis, elle ne serait pas surprise. Elle commence par accompagner Poirot pour une visite du domaine : la remise à bateaux, le petit temple, l’auberge de jeunesse voisine, la demeure principale… Au fur et à mesure, le détective fait la connaissance des différents protagonistes : les randonneurs étrangers, l’architecte Mikael Weyman, la vieille gouvernante Mme Folliat (dont la famille possédait jadis la propriété), Sir George Stubbs l’actuel propriétaire, et son épouse Hattie, une belle jeune femme frivole et simplette. Mais aussi Mme Masterson (femme du député), le capitaine Warburton (régisseur), le couple Alec et Peggy Legge (jeunes mariés en villégiature) et la froide secrétaire et intendante Miss Brewis. Chacun apporte son avis ou sa contribution à la mise en scène macabro-ludique qui doit avoir lieu le lendemain…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hercule Poirot joue le jeu est le 30ème roman écrit par la romancière anglaise Agatha Christie mettant en scène ce célèbre, fictif et perspicace détective belge à moustaches. La présente adaptation BD de Marek a par ailleurs déjà été partiellement publiée en 2011 au sein de la collection Agatha Christie (chez EP). Elle bénéficie donc aujourd’hui d’une profonde réadaptation grand format par les éditions Paquet : de 44 pages, Marek a redécoupé et recomposé l'intrigue en la passant à 62 pages. Certaines cases restent certes les mêmes dans les deux versions, mais l’ensemble est désormais beaucoup plus complet et respectueux du roman original. L’intrigue est un classique du « whodunit », se déroulant sur une grande propriété anglaise, inspirée à l’époque par l’authentique demeure d’Agatha Christie. L’originalité vient du fait que les crimes sont ici commis en marge d’une murder party – ou une « course à l’assassin », comme le propose sa francisation. Pour le reste, c’est très classique : il y a une flopée de protagonistes aux comportements archétypés et tous plus suspects les uns que les autres ; ainsi que des lieux emblématiques utiles pour alimenter les différentes pistes. Le déroulé des faits et les mobiles sont initialement inextricables et incompréhensibles ; mais évidemment, Poirot a le don pour démanteler les tenants et les aboutissants de ce genre d’affaire et coincer le (ou les) coupable(s). Étant donné le sujet, Marek n’a guère de marge pour proposer un découpage dynamique et de l’action débridée. Il se contente logiquement de camper les personnages dessinés selon une ligne claire soignée et agréable, en train de palabrer dans les différents sites d’une luxueuse propriété so british.