L'histoire :
Dans un train qui sillonne le nord de la France, ce diable de Hastings flirte avec une jolie jeune femme, un peu extravagante. Il lui raconte ses aventures avec Poirot, la guerre des tranchées, sa blessure. Lorsqu’ils se séparent, elle lui demande de l’appeler Cendrillon. Revenu à Londres le lendemain, Hastings apprend par son ami Poirot qu’un millionnaire sud-américain nommé Paul Renauld fait appel à lui pour le sauver d’une menace de mort. Les deux amis partent vers Merlinville-sur-mer, une petite station balnéaire entre Boulogne et Calais. En arrivant à la résidence, ils croisent une jeune femme dont Hastings remarque la beauté. Poirot, lui, y voit des yeux inquiets. Malheureusement Poirot arrive trop tard et apprend que Renauld a été poignardé. Il est reçu par le commissaire Bex et M. Hautet, le juge d’instruction, qui propose à Poirot de les aider. L’enquête commence, bientôt atomisée par le fougueux inspecteur Giraud, de la Sûreté de Paris. Il se place tout de suite en concurrence avec Poirot…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Crime du Golf, paru en 1932, est la dernière collaboration de Poirot et Hastings dans leur duo à la Holmes et Watson. Poirot volera ensuite de ses propres ailes, abandonné par le joli-cœur Hastings qui convolera. L’intrigue dévoile peu à peu des éléments et ressemble beaucoup à celle du Mystère de la chambre Jaune de Gaston Leroux, dont Agatha Christie s’est inspirée. L’adaptation de Frédéric Brrémaud est agréable et assez rythmée. S’il y a beaucoup de texte, le séquençage est diablement efficace et Alberto Zanon s’en donne à cœur joie, comme lors du discours de Hastings en p.41 où l’ancien militaire est décortiqué en cinq cases dans la bande. En règle générale, Zanon livre de sacrées gueules. Celle de Hastings au premier rang, qui ressemble un peu au méchant Edgar des Aristochats, le nez un peu moins long toutefois. L’inspecteur Giraud est aussi sacrément réussi et ils sont tous très expressifs. Les cadrages sont diversifiés et l’album est une nouvelle fois une réussite. Les nombreux rebondissements sont à mettre bien sûr au crédit de la vieille dame, mais condenser tout cela en soixante pages relève de la gageüre. Tout le mérite en revient au duo Brémaud Zanon.