L'histoire :
Oddendourg, la capitale du Bohan, est en ruine. L'hiver qui s'abat sur les trois royaumes est une calamité qui s'ajoute à celle de la guerre et des famines qu'elle provoque. Les séides de Nuhy assiègent la ville et, avant que l'irréparable ne soit commis, le Roi Tancrède le jeune doit se résoudre à abandonner la ville. La seule possibilité qu'il survive est de s'enfuir dans les marais. De là, il pourra alors réunir les forces alliées et mener une dernière bataille pour infliger une défaite définitive au seigneur à l'armure noire. Selon les prophéties de Maugis, seul le porteur de l’Épée d'Ardenois pourra vaincre les forces du Mal. Mais il se trouve qu'il s'agit pour l'heure de Garen, un jeune lapin qui n'impressionne réellement personne. Lui rêve de devenir chevalier, mais la polémique enfle parmi les fidèles du Roi. Comment un frêle rongeur pourrait-il être le Sauveur ? Pendant que les uns et les autres palabrent, l'armée de Hellequin commence à entourer les marais...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est avec ce 4ème volume que s'achève L'épée d'Ardenois. Cette saga animalière et moyenâgeuse a le mérite de reposer sur des éléments certes fictifs, mais qui flairent bon les mœurs propres aux luttes que les différents suzerains pouvaient ourdir. Complots, espionnage, manipulations de toutes sortes et trahisons trouvent donc ici leur issue, qui sera bien sûr bénéfique à Garen, le frêle lapin devenu héros malgré lui. Malgré son courage et sa détermination, il découvrira (et le lecteur avec lui) qu'il faisait partie d'un vaste plan destiné à redistribuer les cartes du régime. De l'action, des émotions, des dialogues dignes d'une grande saga, force est de constater que le Sieur Etienne Willem a mis à profit ses connaissances d'historien et d'universitaire pour construire un récit dense mais jamais lourd. C'est remarquablement écrit, puisque les interactions sont très réalistes ; et comme l'anthropomorphisme joue à plein, tout est limpide. Chaque personnage est animé d'une logique propre et on retrouve également le brin de manichéisme qui caractérise les séries animalières. D'un point de vue de la technique, le découpage est aussi aux petits oignons. L'auteur complet sait y faire. Et pour cause, il a également l'expérience d'un studio d'animation où il se chargeait du storyboarding. Avec son bagage artistique et celui qu'il retire de ses études, Étienne Willem conclut d'une jolie manière une saga qui plaira aux petits comme aux plus grands.