L'histoire :
Nous sommes en 33 après JC. Contre toute attente, suite à un procès public arbitré par le gouverneur romain Ponce Pilate, le meurtrier Barabbas vient d'être gracié. Tandis que Jésus de Nazareth, que la population considère comme le messie, a lui été condamné à la crucifixion. Cependant, il s'est passé de drôles de trucs bizarres durant ladite crucifixion. Trois jours plus tard, Barabbas ne comprend pas trop pourquoi il est encore en liberté, mais bon, il profite. En compagnie de son copain résistant Jacob, il se rend nuitamment au temple pour voir le rideau qui se serait déchiré pile au moment de la mort de Jésus. Malgré la garde romaine (pas trop compétente), ils observent le phénomène et se perdent en conjectures à son sujet. Pendant ce temps, l'heure de l'incinération d'Octavius Polus Botus Minimus – le haut-fonctionnaire romain tué par Barabbas – est enfin venue. « Enfin », parce qu'après cinq longs jours d'hommages, sa dépouille commençait à puer gravement. Sa jeune veuve Laelia crie cependant à l'injustice. Elle réclame la tête du meurtrier Barabbas, auprès de son amant, l'officier romain Quintus. Ce dernier met alors toutes ses troupes sur l'affaire. Barabbas a forcément de la famille, des frangins, ou des cousins... qui peuvent savoir où il se terre. Au même moment, Moshé, le frère de Barabbas, revient en ville. Lui se sent terriblement coupable d'avoir tué un inconnu dans le dos, d'un coup de couteau, juste parce que celui-ci appelait à la libération de Jésus. Il ne se doute pas qu'il se jette dans la gueule du loup...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second volume (sur trois prévus pour le second cycle du Voyage des pères), l'auteur complet David Ratte continue de romancer avec force humour la petite histoire qui se déroule en marge de la résurrection du Christ. Au point où nous en étions restés, Jésus vient de mourir (enfin, pas tout à fait) (quoique) (bref, ça dépend de votre religion). Le principal enjeux de l'épisode se focalise donc sur la traque de Barabbas, à la demande non pas du pouvoir romain – puisque le meurtrier a d'ores et déjà été gracié pour ce crime, aux dépends de Jésus – mais de la veuve de sa victime, forcément en rogne. Cette traque se ponctue de tergiversations, de scènes uniquement destinées à illustrer un bon mot ou une vanne de série B, soit des gags intégrés au récit totalement superfétatoires, donc indispensables, pour lui permettre de faire sens. La méthode humoristique évite primo l'écueil de l'humour forcé, en parvenant secundo à demeurer respectueuse de la foi catholique, sans être prosélyte (tertio). Une sacrée gageure que cette sainte trinité, appliquée à un sujet finalement très difficile, à mettre au crédit de l'habile auteur. Le credo emprunté est « de faire rire sans se moquer, comme le cite Rate (de potassium). Inscrit dans un découpage de cases aux coins arrondis (une originalité), le dessin oscille entre le semi-réalisme et le caricatural, mais toujours soigné. En somme, cette série truculente conserve agréablement son cap sans jamais décevoir. Vivement le tome 3, qui marquera la fin du second cycle.