L'histoire :
Le 8 mai 1945, la 2ème division de blindés du Général Leclerc prend possession du Berghof, la résidence secondaire d’Adolf Hitler. Les allemands ont incendié la résidence avant d’évacuer. Néanmoins, dans les décombres, les militaires retrouvent la Mercedes de parade d’Hitler, pas trop endommagée. Le véhicule est alors acheminé en France, restauré, puis il fait l’objet de diverses expositions dans les grandes villes jusqu’à la fin des années 50. Au début des années 70, le propriétaire du véhicule, Edouard Diogmar, reçoit un coup de fil d’une journaliste d’Auto-Revue, qui souhaite faire un « reportage » sur la fameuse Mercedes. En réalité, il s’agit de Betsy, qui se fait passer pour sa copine Margot, car elle joue son rôle de rabatteuse pour la collection de vieilles voitures de Mr Schlumpf. Rendez-vous est pris dans la propriété de Diogmar à Goussainville pour le mercredi suivant. Sur place, Betsy s’aperçoit que quelqu’un d’autre est intéressé pour racheter la voiture, un jeune lyonnais appelé Frank Richard qui travaille pour le musée de Rochetaillée. Betsy alerte Diogmar sur le tarif trop bas proposé par Frank. Frank informe quant à lui le propriétaire que Betsy n’est pas du tout journaliste et qu’elle travaille pour un collectionneur. Ces deux rivaux vont se retrouver piteux lorsqu’un troisième mystérieux acquéreur viendra carrément dérober la voiture dans le garage de Diogmar, l’assommant au passage…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette quatrième Aventure de Betsy satisfait pleinement à tous les fondamentaux de la série dérivée des Enquêtes auto de Margot. Début des années 70, notre jeune héroïne est plutôt débrouillarde avec les bagnoles, elle joue son rôle de rabatteuse pour son patron collectionneur Mr Schlumpf et se retrouve mêlée à une gentillette intrigue de vol de voiture de collection. « Gentillette » si l’on omet de préciser qu’il s’agit de la voiture d’Hitler, dérobée par des néo-nazis qui vouent un culte à leur Führer – d’où le jeu de mot du titre. Olivier Marin rythme ce scénario avec bonhomie, comme une bonne vieille « BD à papa » qui se déroulerait dans le milieu des « voiture à papy ». Les dialogues se montrent tantôt truculents, notamment lorsque se joue la relation de rivalité / séduction entre Betsy et Frank. Le dessin semi-réaliste de Jérôme Phalippou se place lui aussi dans cette tonalité de l’âge d’or, très agréable à suivre, avec des personnages plutôt expressifs, des décors soignés et une passion réelle pour les vieux bolides, comme le réclame la collection Calandre de Paquet. Les amateurs de 9ème art auront aussi relevé quelques clins d’œil à des séries cultes de bande dessinée, à travers des personnages inopinément croisés (Jérôme K Jérôme, Théodore Poussin, Madame Adolphine dans Benoît Brisefer…).