L'histoire :
Margot, une jeune femme reporter dans un grand journal parisien, rend visite à sa cousine Betsy, qui vit avec son père garagiste dans un petit village d'Alsace baptisé Boersch. Le prétexte de ce voyage est un article sur deux frères collectionneurs de vieilles voitures, qui rachètent toutes les vieilles guimbardes des années 20 et 30. Margot visite l'atelier de mécanicien et constate la pêche récente faite par son oncle pour ces deux frères. Parmi les vieux tacots à restaurer, se trouve une Bugatti Atalante toute cabossée, qui attire l'attention de Margot. En effet, en lieu et place de l'habituel éléphant en guise de bouchon de radiateur, se trouve une tête de chacal d'influence égyptienne. C'est étrange et amusant... mais ça reste tout de même un peu léger pour justifier d'un article. Margot propose donc à Betsy de creuser le sujet de manière autonome de son côté. C'est promis : si Betsy perce le mystère de cette mascotte de bouchon de radiateur, Margot se servira de ses infos pour faire un article. A peine Margot partie, Betsy se prend au jeu et enquête. Elle file au château de la veuve de Lord Nelson, qui a vendu la voiture à son père. Elle y est froidement accueillie : son mari est mort jadis au volant de cette voiture, d'une crise cardiaque, avant même de l'avoir démarrée. Selon le majordome, la voiture serait maudite. Betsy se rend ensuite chez le secrétaire de mairie, une commère qui sait tout sur tout. Celui-ci lui révèle que Lord Nelson faisait partie de l'équipe d'archéologues qui ont jadis découvert le tombeau de Toutankhamon. Il a ensuite logiquement pâti de la fameuse malédiction, comme les autres membres de l'expédition...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sous l'égide du même scénariste Olivier Marin, Les aventures de Betsy sont un cross-over des Enquêtes auto de Margot, mais avec un autre dessinateur pour plancher. Jérôme Phalippou met en effet son trait encré semi-réaliste parfaitement mature et maîtrisé, très agréable, au service d'une première enquête « à papa », dans le bon sens du terme. Car on se situe dans le registre du polar rural, tel qu'il en fleurit dans les téléfilms de France TV ou dans les bibliothèques roses et vertes. La volontaire et sympathique héroïne Betsy, âgée d'une vingtaine d'années, cherche ici à percer le mystère d'une Bugatti qui pâtirait d'une malédiction égyptienne. La problématique de départ rappellera un peu aux bédéphiles celui de Rascar Capac dans Les sept boules de cristal, même si les développements narratifs n'ont rien à voir. Le principe de la collection Calandre est en effet de faire évoluer les protagonistes dans le milieu des vieilles voitures, un parfum se nostalgie sixties en prime. Tout part donc d'un curieux bouchon de radiateur en forme de Dieu égyptien... et tout empire lorsque Betsy découvre le lourd passif de ladite voiture. Bien que très classique, l'aventure met en scène de manière fort efficace des poursuites, des expéditions nocturnes, un piège habile, et des révélations cohérentes et imprévisibles. Que demande de plus le peuple ? Un tome 2 !
