L'histoire :
La blonde et fringante Betsy travaille toujours au garage auto de son père, en Alsace, où elle sert majoritairement de pompiste. Elle reçoit la visite de Fritz Schlumpf, un riche industriel collectionneur de voitures anciennes, pour le compte duquel son père restaure petit à petit une Bugatti (voir tome 1). Enthousiasmé par l’enquête que Betsy a menée au sujet de cette Bugatti, Schlumpf lui propose une mission rémunérée, qui se déroule du côté de Troyes. Il veut en effet que Betsy lui serve de « rabatteuse » pour obtenir une Roll Royce qu’il a aperçue durant son enfance. Il lui montre d’ailleurs une photo de l’automobile ayant jadis appartenu à Léonie du Pin, veuve et propriétaire d’une marque de Champagne dénommée… Schlumpf ! L’industriel compte jouer sur cette homonymie patronymique pour racheter la marque de Champagne, et faire d’une pierre deux coups en récupérant peut-être la Rolls. Betsy prend donc la route de Troyes, à bord d’une Renault Floride décapotable prêtée par son nouvel employeur. Elle l’ignore encore, mais elle est suivie par une mystérieuse 403 noire. Elle commence par jouer la secrétaire personnelle de Schlumpf à Mareuil-sur-Aÿ, puis débute son enquête chez un vieux garagiste de Troyes. Elle obtient aussitôt la bonne piste…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, Betsy n’a pas vraiment le profil de la mécano-pompiste. Bien ancrée dans les années 60, la blondinette n’hésite pas longtemps avant de jouer de nouveau la détective pour le compte du collectionneur Schlumpf, déjà entrevu dans le tome 1. Il s’agit encore, comme l’impose le cahier des charges de la collection Calandre, de dénicher une vieille voiture, et quelle voiture : une Roll Royce, Silver Ghost de 1921 (les spécialistes apprécieront le souci du détail). Méthodiquement, aussi professionnellement qu’elle l’improvise, Betsy remonte ainsi la piste de l’engin, en accumulant d’emblée les témoignages fructueux – la providence est encore une alliée précieuse. A chaque fois, de courts flashbacks en quelques cases ocre-sépia permettent de creuser le destin passé d’une élégante dame productrice de Champagne, étant donné que l’aventure se déroule cette fois dans la région de Troyes. Et tant qu’à faire, puisqu’on est à Troyes, berceau des templiers, le scénariste en profite pour pimenter de nouveau l’aventure d’une quête mystique. Après la malédiction égyptienne du tome 1, place au trésor des templiers ! Betsy se la joue donc Da Vinci Code, pour des investigations bon-enfant certes un peu cousues de fil blanc, mais franchement pas désagréables à suivre. Surtout, la partition graphique de Jérôme Phalippou demeure d’une excellente tenue semi-réaliste. Le dessinateur met en place un trait encré détaillé et efficace, toujours juste dans les proportions, les expressions et les cadrages, d’une sacrée maîtrise. Ce cross-over des Enquête-auto de Margot semble bien meilleur que l’original…