parution 21 septembre 2022  éditeur Paquet  collection Cockpit
 Public ado / adulte  Mots clés Aviation / Guerre / Psychologie / Racisme

Tuskegee Ghost T1

Au sein d’une famille afro-américaine d’Alabama, un jeune homme revient voir son père, qui souffre d’un traumatisme lié à son passé de pilote durant la seconde guerre. Racisme et trauma de guerre, en lien avec une authentique unité de combats.


 Tuskegee Ghost T1, bd chez Paquet de Von Eckartsberg, Dauger
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Paquet édition 2022

L'histoire :

Mark, un afro-américain, se souvient d’un jour particulier de son enfance, en 1950, alors qu’il était âgé d’une dizaine d’années. Il avait trouvé son père Robert pensif, avec un jouet entre les mains, un avion de guerre miniature. Mark avait commencé à jouer avec, mais son père lui avait repris des mains et il l’avait totalement détruit avec de violents coups de marteau – et la table qui lui servait d’établi y était passée aussi. Jadis, Robert était sous les drapeaux durant la seconde guerre, en tant que pilote, et il en a gardé de sérieux traumatismes, qui le font cauchemarder chaque nuit. Aujourd’hui, en 1969, Mark va présenter sa nouvelle copine Jenny à ses parents, une belle jeune femme blonde au look de hippie. L’autoroute les ramène ainsi tous deux en Alabama, un état très raciste. Mark craint quelque peu que cette réunion familiale se passe mal. En effet, son père a toujours eu une éducation stricte et exigeante… Mark craint qu’il apprenne qu’il a arrêté l’université pour prendre des cours de pilotage. Chemin faisant, il propose à Jenny de ne pas en parler. Or Jenny n’aime pas trop le mensonge. Au même moment, Robert est lui aussi quelque peu tendu. D’une part, en rentrant du boulot, il vient d’avoir une altercation avec des membres du Ku Klux Klan à la station-service ; d’autre part, il en veut à son fils d’être parti aussi loin pour faire ses études et de ne pas être revenu chez ses parents depuis un an…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Quelle chouette idée d’être né noir-américain dans l’un des états les plus racistes des USA, à l’époque où sévissait sévèrement le Ku Klux Klan… Tel est le contexte de ce diptyque en devenir, qui alterne deux époques à l’aide de flashbacks. D’un côté, au présent, Robert reçoit la visite de son fils Mark, alors que les relations père-fils ont toujours été tendues. De l’autre, Robert se souvient par bribes de son engagement au sein d’une unité de pilotes pendant la seconde guerre mondiale, une unité uniquement composée d’afro-américains, qui devaient prouver aux blancs que leur courage et leur patriotisme étaient équivalents, voire meilleurs, qu’eux. Cette unité spéciale s’appelait le « programme Tuskegge », ce qui signifie « guerrier » en langue des indiens creeks. Classique, le scénario de Benjamin Von Eckartsberg joue donc également sur deux axes narratifs à la fois. Primo, Robert, le père de Mark, souffre d’un sévère traumatisme lié à ses combats aériens, 25 ans après les faits. Nous en découvrons progressivement les raisons – tout comme lui car il est partiellement amnésique – à mesure de ses séances de psychothérapie. Deuxio, les tensions montent entre cette famille et les blancs racistes violents du KKK. Vu le cliffhanger de ce premier opus, il est à craindre que le second tome à venir soit plus tragique sur ce plan. La partition graphique d’Olivier Dauger est également notable : jusqu’alors dessinateur réaliste à la ligne claire, voilà ce spécialiste de BD aéronautiques qui se met à dessiner façon von Kummant, le partenaire habituel (et compatriote germanique) de Von Eckartsberg (sur Gung Ho ou La chronique des immortels), c’est-à-dire avec des teintes plutôt pastel à la palette infographique, sans contours de formes. Surprenant et… plutôt réussi, pour une première !

voir la fiche officielle ISBN 9782889321292