L'histoire :
Un vieil homme, visiblement usé par la vie, sonne à l’interphone de Solidarité sans frontières. On lui répond « Ouais c’est pour quoi ? » L’homme explique qu’il est bout du rouleau, son chien est mort ce matin, il est tout seul. Dans l’abri-bus où il vit, il a vu une affiche de l’association et s’est dit que, comme ils aident les pauvres, ils pourraient peut-être l’aider à s’en sortir... La voix dans l’interphone lui demande ce qu’il a à proposer comme histoire, un truc vendeur quoi, de la misère qui donne envie, bordel ! Alors Roger commence à raconter son triste parcours, une belle vie de merde avec le pack DDASS, une sœur handicapée mentale, des gosses qui le renient et des cornes sur la tête posées par son seul ami, Antonio le plâtrier. A l’autre bout, l’autre lui fait remarquer qu’elle n’est pas très vendeuse, son histoire. Il est pauvre, vieux, alcoolique et moche… ça manque d’exotisme, tout ça ! Alors le malheureux fouille fébrilement dans ses affaires et sort une paire de maracas fauchées au centre associatif des musiques du monde de Créteil…puis un bonnet péruvien… En vain, il est vraiment trop ringard.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
FDP de la mode c'est : un titre débile, un sous-titre déplorable, des auteurs interdits de casino, bref... Que dire d'autre de ce nouveau monument ? Puissamment décapant ? C’est un euphémisme. Trop court ? C’est un fait. Le tome deux aura intérêt à être aussi cossu que les couilles de ses auteurs, parce que sinon, ça va breumer ! Apprécier Marsault, c’est flirter avec l’inacceptable et rentrer dans le vif du réel. Et là, c'est manifeste, si le trait « parfait dans son domaine » est en place et l’esprit de collaboration en phase, cet album est avant tout une chronique sociale, oui oui. Tout y est ou presque. Il manque une incursion franchement cassoulaire pour papaciter davantage l’ambiance. Les gags reflètent notre quotidien, du moins le quotidien de certains, c'est ça qui fait la puissance du breum. Plus qu'un concept, le breum est un état d'esprit qui se situe entre le réac absolu et le bon sens issu d'un quotidien imposé à tous dans une société qui pourrait être idéale mais qui se révèle « de merde ». Les deux auteurs sont tellement proches d'esprit, malgré une approche différente, qu'il est difficile de distinguer dans le scénario un Papacito qui a pourtant en lui la force d'un humour à la Ionesco, clairement identifiable dans ses vidéos. Il apparait de plus en plus évident que Marsault est une énigme élaborée, impossible d’explorer tant de degrés dans l’humour, en étant juste le bourrin haineux dénoncé ça et là. Il doit donc continuer à frapper dans le cassoulbif, il n’y a que ça à faire. Du breum et encore du breum dans notre gueule.