L'histoire :
Astrid mène la vie infernale à ses parents afin qu’ils acceptent qu’elle aille passer quelques jours de vacances chez son oncle Hazel en Ecosse. Elle s’y rend en train compagnie de sa préceptrice Mlle Poppyscoop et de ses animaux de compagnie. Elles sont accueillies en gare par Lindsay, le majordome en kilt, toujours flegmatique et bienveillant, qui les conduit ensuite en voiture jusqu’au manoir. En route, l’automobile manque d’avoir un accident avec un camion. Des petits bonhommes à têtes d’escrocs distribuent des milliers de catalogues de jouets… Astrid en profite pour en récupérer un. Puis à l’arrivée à la propriété, elles sont accueillies par la cuisinière Malory. Enfin, Astrid peut aller saluer son jeune oncle Hazel, inventeur fou. Ce dernier est totalement absorbé par la confection de sa machine à dupliquer les choses, qu’il a nommé le « copiex ». Il est un peu en galère car elle refuse de fonctionner correctement. En lisant le schéma de la machine, Mlle Poppyscoop repère une erreur dans une équation… et cela remet aussitôt l’oncle au travail, aidé par Mlle Poppyscoop. Hazel met tellement d’espoir dans cette machine qu’il a mis en vente une partie de ses terres pour la financer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Astrid Bromure continue ses aventures de petite fille de milliardaire dans les années 30 américaines mâtinées d’ambiance art déco, suivant un sillon de 9ème art à la fois très classique, stylisé et hors du temps. Cette fois, lors d’un voyage en Ecosse chez son oncle en train d'inventer une sorte de photocopieur 3D, elle se confronte à des bandes de lutins de la taille de Schtroumpfs, qui vivent au milieu de champignons (comme les Schtroumpfs), le tout sur fond d’arnaque immobilière/foncière par des marchands de jouets escrocs… C’est un peu tordu comme histoire, mais les jeunes lecteurs retiendront surtout les circonstances astucieuses et les conséquences folkloriques en marge du fond. Car le manoir a des passages secrets, la machine à dupliquer (qui divise !) de l’oncle est amusante, les lutins se la jouent capture de Gulliver chez les lilliputiens et pendant ce temps, les animaux font les fous-fous… Bref, ça part dans tous les sens, de manière relativement organisée, avec un dessin toujours très inventif inscrit dans le découpage serré et propre de l’auteur Fabrice Parme. Même les polices d’écritures de ses dialogues, qui s’entrecroisent dans un savant entrelacs équilibré et logique à l'œil, sont totalement soumises au registre de l’art déco désuet et élégant. Astrid Bromure, c’est tout un « système » graphico-narratif bien rodé et original, inscrit à la marge des modes et des codes du 9ème art.