L'histoire :
C’est l’hiver, il fait super froid, la neige tombe à gros flocons sur New York. Depuis le manoir niché tout en haut du building de son père, Astrid déprime. Il fait trop moche pour sortir finir son bonhomme de neige sur la terrasse. Et personne n’est emballé à l’idée de jouer à son nouveau de jeu de société avec elle. Son père aussi désespère : il ne parvient pas à louer le dernier étage du building d’en face, qu’il vient de faire construire. Ce dernier est en effet tellement haut, qu’il est difficile de le chauffer. D'ailleurs, depuis leurs fenêtres, on voit clairement que les derniers étages sont tout gelés ! Aux infos de la radio, on annonce aussi un truc un peu dingue : le yéti qui vient d’être capturé dans l’Himalaya et qui devait être présenté au zoo, vient de s’échapper dans la ville. Pour passer le temps, Astrid décide de scruter les alentours à la jumelle pour tenter de l’apercevoir. Or le plus fou, c’est qu’elle le voit soudain très proche d'elle… sur sa propre terrasse ! il se fait en effet passer pour le bonhomme de neige, afin d’échapper à la vigilance des avions qui font des rondes pour le capturer. Astrid tente aussitôt d’alerter ses parents. Mais évidemment, personne ne la croit. Alors elle passe au plan B : capturer elle-même le yéti, en se fabricant un filet à papillon géant, et en sortant blindée avec une passoire sur le crane…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme l’indique le titre de ce 5ème opus, Astrid Bromure, fillette d’une famille de milliardaires, dans un monde fantasmé et cliché des années 50 américaines, se confronte cette fois à l’abominable homme des neiges. Il n’est pas si abominable que ça, d’ailleurs, étant donné qu’il cause bien, reconnait les bonnes manières et s’avère un hôte à dénoncer / protéger relativement agréable. Et quand bien même l'histoire se déroule entièrement et exclusivement dans le manoir grand luxe des Bromure, situé tout en haut d’un building newyorkais, cette aventure truculente, trépidante, facétieuse, joviale, grand-public, texaveryesque, pleine d’astuces, de références (King Kong, Tintin…), de rebondissements originaux et d’humour subtil, s’avère l’une des meilleures de la série. Pour cause principale de cette réussite, le découpage taillé à la serpe et orchestré comme une symphonie de Fabrice Parme, auteur complet, entrelace avec un formidable dynamisme les phylactères, l’empilement des cases au sein d’un savant gaufrier, les enchaînements futés. A chaque planche son invention séquentielle, son espièglerie, sans se départir d’un dessin stylisé et d’une colorisation pastel composée d’une gamme restreinte de peu de teintes en aplats, parfaitement cohérente. Ce « système » graphique est unique et il fraye ici avec le virtuose.
