L'histoire :
Afin de pouvoir dignement assister au gala de bienfaisance organisé par leur richissime famille Bromure, Astrid et sa mère sont descendues faire quelques emplettes en ville. Notamment une halte shopping s’impose chez Coco Normandy, car il leur faut à toutes deux un chapeau convenable. Puis Madame Bromure demande à leur chauffeur Benchley de les conduire à la vente aux enchères organisée par Pearlz. Elle doit en effet absolument enchérir sur un œuf impérial en ivoire, or et rubis, afin que son époux ait la collection complète. Or entre la voiture garée et la salle de vente, se trouve une animalerie. Dans la vitrine, Astrid repère un petit lapin super mignon, dans une cage… Mais ça n’est pas le moment, Madame Bromure ne tient pas à arriver en retard. Elle s’est en outre fixé un prix maximum de 1 million de dollars (il faut savoir se montrer raisonnable !). Au moment de l’œuf, une rivale, Madame Kératine, fait monter l’enchère jusque ce million ! Astrid accepte alors de prêter l’unique sou qu’elle a en poche : 1 dollar, pour que son papa puisse acquérir l’œuf tant convoité. L’œuf est adjugé aux Bromure ! Un certain Igor Molezkine aborde alors Madame Bromure à la sortie. Pendant qu’ils discutent, Astrid se permet d’entrer dans l’animalerie pour connaître le prix du lapin. Le propriétaire, le vieux Moinot accepte de lui céder juste pour 1 dollar. Hélas, le dollar qu’Astrid a prêté à sa mère…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A chaque Astrid Bromure, cette intrépide fillette d’archi-milliardaire se confronte à une créature mythique envahissante. Après une petite souris, des fantômes, en enfant sauvage, le monstre du Loch Ness et le yéti, voici venu le tour d’un lapin de magicien. Vous savez, le genre de lapin qui apparait et disparait depuis un chapeau haut-de-forme. C’est à un jeu de passe-passe avec de précieux œufs de Fabergé que se livre alors dans cet épisode ce roublard petit lapin, pour le compte d’escrocs. Car ce lapin à un sou pourrait finalement coûter très cher à la famille Bromure. Rappelons que les œufs de Fabergé sont des produits de joaillerie, des « machins » ovales de collection inutiles mais hors-de-prix, car composés de pierres précieuses et de métaux rares. Ils étaient à l’origine fabriqués pour être offerts aux tsars de Russie. C’est l’occasion pour l’auteur Fabrice Parme de jouer avec les mots et les situations, et surtout avec ce découpage serré dense et très géométrique qui fait sa spécialité. Son dessin toujours très stylisé, complété par une gamme de teintes délavées en aplats, est parfaitement adapté au contexte délicieusement suranné des années 30 américaines dans lequel évolue cette famille improbable. Et comme toujours, notre petite héroïne rivalise d’astuce et d’observation pour démêler l’inextricable mystère des œufs qui disparaissent sans disparaître.
