L'histoire :
De joyeuses funérailles: Du coté de Ross Bay, juste avant le déjeuner, un 1er novembre, Jalle décide de prendre définitivement congés. Le problème, c’est que ce jour marque également la nouvelle répartition des taches entre lui et Lodvig, son compagnon d’infortune à la station. Pas franchement une bonne idée de mourir, quand c’est à son tour de préparer le déjeuner. Pas rancunier, cependant, Lodvig organise un dernier repas où sont conviés les autres chasseurs…et leurs réserves de bière et de tord-boyaux…
Une condition absolue : Lorsqu’il met pied à terre en arctique, Lause apporte avec lui quelques brins de civilisation : livres, raquettes de tennis ; montre à gousset ; chapeau colonial… se chargent aussitôt d’impressionner Siverts, son nouveau compagnon. Mais ce qui devient bientôt objet de discorde, de convoitise ou de compétition, ce sont les toilettes que Lause se met en devoir de construire. Vraisemblablement les plus belles, mais encore, certainement, les seules du nord-est Groenland…
Il est également question d’un gentil cochon semant trouble et zizanie entre le Vieux Niels et Halvor dans Le roi Oscar. Puis dans Le bruant des neiges, des déconvenues d’Anton qui, en arrivant à Guess Grave, imaginait l’aventure polaire autrement…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fort du joli petit succès rencontré par leur Vierge froide (un peu plus de 10000 exemplaires écoulés), Gwen de Bonneval et Hervé Tanquerelle nous offrent une seconde lampée de racontars. Nous voici donc de retour au début du XXe siècle, quelque part au nord-est du Groenland : une compagnie de chasse danoise y a installé une bande de chasseurs-trappeurs éparpillée en divers petites stations de fortunes. La rigueur du climat, la solitude, l’éloignement ou la mélancolie, teintent alors quotidien et relations humaines d’une saveur particulière. Un goût mêlant le bizarre à l’absurde, voire à l’effrayant ; l’aventure à l’humour burlesque ou à la poésie, voire à la philosophie... Ce sont ici non pas 7, mais 4 nouveaux racontars de l’ethno-écrivain, Jørn Riel, qui se laissent agréablement saisir par le feu d’une adaptation maitrisée. On retrouve avec joie le parfum d’un univers décalé, d’une réalité à des kilomètres de la nôtre, où l’improbable voire l’impensable se meut « tranquillement ». Des stations de Ross Bay à Hauna, Valfred, Anton, William le Noir ou Bjørken nous amusent, nous émeuvent et nous inquiètent tout à la fois, laissant à nos papilles des textures drôles, douces-amères ou même glaçantes parfois (voirLe roi Oscar par exemple). L’ensemble est une seconde fois admirablement servi (et même peut-être plus rythmé) : dialogues truculents, force des silences ou au contraire voix off, sont l’impeccable contrepoids d’un noir et blanc toujours aussi efficace pour transmettre une large palette d’émotions. Simplement bon…