L'histoire :
La vierge froide : Dans l’hiver polaire, Anton souffre du manque de lumière tandis que Valfred, son colocataire, se remémore un vent chaud apaisant. Herbert, lui, se lie d’amitié avec Alexandre, un trappeur au destin improbable et l’invite à partager sa solitude. Enfin, face à l’angoisse du silence, Herbert part rendre visite à Lodvig, un trappeur isolé depuis deux ans.
Le roi Oscar : À Ross Bay, Jalle choisit mal son moment pour mourir : c’était son tour de préparer le déjeuner. Lodvig, bon joueur, organise des funérailles festives. Lause, lui, débarque en Arctique avec un luxe inattendu : des toilettes, suscitant jalousie et querelles. Un cochon facétieux sème la discorde entre Niels et Halvor, tandis qu’Anton, fraîchement arrivé à Guess Grave, réalise que l’aventure polaire est bien loin de ses rêves.
Un petit détour : Siverts découvre à ses dépens qu’un ours en hibernation peut se réveiller plus tôt que prévu. Traqué, il trouve refuge dans une cabane, mais doit encore se débarrasser du prédateur affamé. De leur côté, Hansen et Valfred racontent à leurs amis un périple improbable : partis chasser le phoque pour quelques jours. Ils se retrouvent embarqués dans une aventure bien plus longue que prévue, digne des plus grands racontars du Grand Nord.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec cette intégrale, Gwen de Bonneval et Hervé Tanquerelle nous offrent une plongée totale dans l’univers de Jørn Riel, où la rigueur glaciale du Groenland contraste avec la chaleur humaine de ses trappeurs hauts en couleur. À travers trois volumes parfaitement adaptés, on suit ces chasseurs isolés dans leur cabane, rythmant leur quotidien de trouvailles absurdes, de frasques philosophiques et d’une débrouillardise à toute épreuve. Dès le premier tome, le duo réussit un pari délicat : rendre vivants ces racontars, entre fable et réalité, sans perdre leur saveur. L’humour se mêle à la mélancolie, l’absurde à la poésie, le tout porté par une mise en scène fluide et des dialogues savoureux. Le deuxième tome affine encore le rythme, équilibrant narration et silences pour amplifier l’émotion et la puissance de l’univers arctique. Enfin, le troisième volume parachève cette immersion avec des récits toujours plus maîtrisés, où la frontière entre vérité et invention devient ténue, au gré d’anecdotes truculentes et d’aventures invraisemblables. Visuellement, Tanquerelle sublime cet univers hostile avec un noir et blanc saisissant, à la fois expressif et épuré, rendant chaque tempête, chaque éclat de rire, chaque silence pesant d’une incroyable intensité. Cette intégrale, à la fois immersive et jubilatoire, est une réussite totale, un hommage vibrant à l’œuvre de Riel et un trésor d’humanité en terres glacées.
