L'histoire :
En avril 1837, Samuel Houston, alors président de la jeune république du Texas, reçoit en son bureau les deux orphelins de Davy Crockett et de William Travis. Plus d’un an auparavant, ces courageux officiers avaient en effet défendu, au prix de leur vie, le fort Alamo contre l’armée mexicaine. Mais à peine Houston a-t-il raccompagné ses jeunes invités sur le perron de sa porte, qu’il découvre un homme qu‘il connaît bien, assis à son bureau. Louis Rose est semble t-il le seul rescapé d’Alamo et il réclame une jolie compensation pour le péril auquel il a survécu ! Houston se souvient bien qu’il avait engagé ce mercenaire pour qu’il lui « soulage » le contexte diplomatique de l’époque. En effet, Houston considérait comme des rivaux politiques les ambitieux David Stern Crockett (déjà une légende !) et William Travis (franc maçon comme lui). Il avait aussi pris la mesure que le fort Alamo, situé à la frontière entre le Mexique et le Texas, allait devenir l’enjeu d’une bataille décisive. Le général mexicain Santa Anna allait envoyer son armée prendre le fort et de fait, le colonel américain Jim Bowie avait pour mission de le démanteler, en urgence…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Petit rappel historique : lors de la guerre opposant le Mexique à l’état du Texas, le siège de Fort Alamo est devenu un mythe fondateur de la résistance américaine face à l’oppresseur : 187 américains (187 morts) contre 5000 mexicains (et 600 morts). Cette première partie de diptyque ne révolutionne pas trop l’histoire officielle (pour le moment ?), se contentant d’en offrir une relecture à travers le rôle du personnage authentique du français Louis Rose, entré dans la légende pour être le seul rescapé de cette bataille. Selon la fiction du scénariste Dobbs, le mercenaire aurait ici été engagé pour servir les intérêts du général Houston, futur président du Texas (cet état ayant fait sécession 2 mois après Alamo). L’ingrédient fantastique du cahier des charges de la collection 1800 est donc pour le moment absent (le restera t-il ?). Le récit prend donc le créneau du pur western et se contente patiemment de placer le contexte, de décrire les personnages (dont le célèbre Davy Crockett), leurs rivalités, ainsi que de faire correctement monter la tension. A priori, sa substantifique moelle devrait se révéler au cours du second volet. Derrière la (superbe) couverture de Gérald Parel, le dessin est quant à lui assuré par le duo Fabio Pezzi et Darko Perovic. Difficile de connaître en détail leur organisation (nous avons tout simplement peu d’information sur la question), mais le résultat s’inscrit impeccablement dans la grande tradition des encrages réalistes, vraiment très convaincant.