L'histoire :
2046, à Francfort en Allemagne, dans les bureaux de la société Kushmann et Wakefield. Deux employés sont en train de se quereller en sortie de réunion…Soudain, sous les reproches de son collègue, le second craque et s’en prend physiquement à lui ! Il l’empoigne et le fait passer à travers la fenêtre du building ! Le corps de l’agressé atterrit avec violence des dizaines de mètres plus bas sur le toit d’un taxi. Choqués, les autre employés veulent neutraliser leur collègue. Mais ce dernier, pourvu d’une force herculéenne, les jette à son tour par-dessus-bord faisant plus d’une dizaine de victimes supplémentaires… Le même jour, à Khorat, dans le Nord de la Thaïlande, une militaire vrille après avoir vu des clients se disputer dans un supermarché. Elle se met à tirer sur tout le monde, militaires, clients et caissières ! Elle ne s’arrête que lorsqu’il ne reste plus personne de vivant dans la grande surface. 21 ans plus tôt, une mystérieuse et gigantesque aurore boréale rouge apparaît sur Terre. Visible de jour comme de nuit depuis n’importe quel pays ou lieu, ce phénomène touche les nouveaux nés. En effet, 222 000 bébés naissent durant cette période et ces derniers ont les mêmes points communs : ils ne pleurent pas, n’ont aucune empathie et sont précoces au niveau de la parole, réussissant à parler dès l’âge de sept mois…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Imaginée par Christophe Bec (Prométhée, Olympus Mons), cette série marque dès les premières pages, en raison des deux tueries ayant lieu en même temps dans deux pays différents, mais toutes deux perpétrées par des personnes ayant clairement pété les plombs. Quelques pages plus tard, le scénariste fait un bon de 21 ans en arrière pour nous faire découvrir l’aurore boréale rouge et la naissance de gamins appelés « les enfants de l’aurore » souffrant tous d’un manque d’empathie. Si on se doute qu’il y a un lien entre les tueurs de 2046 et les enfants de l’aurore, cette « seconde partie » nous propose de suivre plusieurs de ces bambins au fil des mois et des années. Au milieu de ces enfants issus de classes et de pays hétéroclites, on découvre notamment l’expansion mondiale de la peste bubonique ou encore une histoire de bébés échangés à la naissance. Cette première partie est extrêmement riche en intrigues et sous-intrigues et elle installe adroitement l’univers. Pour mettre en images cette série de science-fiction et d’anticipation, Christophe Bec retrouve Stefano Raffaele avec qui il a déjà travaillé entre autres sur Spider, Deepwater Prison, Prométhée, Olympus Mons... Passé maître dans la mise en scène de la science-fiction, le dessinateur offre un trait réaliste très convainquant avec de beaux décors futuristes et des scènes d’action efficaces. L’ensemble est mis en couleurs par Stéphane Paitreau. Le coloriste offre lui aussi de très bonnes ambiances chaudes, froides, sombres ou lumineuses, en fonction des lieux et des événements. Un très bon démarrage !