L'histoire :
En juillet 1917, le combat dans les tranchées bat son plein. Outre les nombreuses victimes de guerre, des sentinelles disparaissent alors mystérieusement. Un jour, un drapeau blanc est hissé côté allemand et une discussion se tient entre deux officiers des camps adverses. Suite aux cris entendus la nuit précédente, il est décidé qu’un groupe de six hommes composés pour moitié de chaque camp, devra trouver l’origine du bruit. Au moment de partir, un autre soldat se rajoute à eux, il s’agit de Wohati, un indien. Alors qu’ils progressent à travers un sol boueux parsemé de mines, des empreintes éveillent l’attention du peau-rouge qui s’enfuit brusquement. Les autres décident de le suivre, tandis que la nuit tombe. Tous font alors halte autour d’un feu. Les soldats commencent à mieux se connaître, et des tensions apparaissent. Wohati interrompt les disputes en leur demandant de le suivre, il vient de faire une découverte macabre : de nombreux corps sont entreposés sur et au pied d’un arbre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jusqu’ici cantonné au monde des comics, Charlie Adlard livre aujourd’hui sa première bande dessinée « franco-belge ». Le dessinateur est tellement prolifique qu’il a pu allier parallèlement ce projet et sa série Walking Dead (chez Delcourt). Sur un scénario de Mathieu Misoffe, nous découvrons un récit logiquement ésotérique, s’incorporant à merveille dans la saga Corpus Hermeticum. Cela se déroule durant la première guerre mondiale, où nous suivons sept hommes recherchant une créature décimant leurs rangs. L’histoire penche évidemment rapidement dans l’horreur, avec de multiples découvertes macabres. Les rebondissements attisent au fur et à mesure la tension du récit ! L’aspect fantastique propre à la saga est conservé à travers le personnage de Wohati, un peau-rouge aux pratiques shamaniques. Signalons aussi que ce volet peut se lire indépendamment et qu'il n'est nul besoin de connaitre sur le bout des doigts le reste de la série, bien au contraire... Les dessins sont par contre un peu déconcertants… nous connaissions tout le talent d’Adlard en noir et blanc, et le rendu colorisé de cette nouvelle fournée désarçonne quelque peu : les couleurs sont sombres et l’ensemble manque parfois de lisibilité. En termes de comparaison, cela rappelle un peu le style d’Igor Kordey (L’histoire secrète). Peu engageant de prime abord, ce tome se révèle néanmoins une bonne surprise, que les amateurs du genre devraient apprécier à sa juste valeur…