L'histoire :
Sur le cercle polaire arctique, à l’est du Groënland, une expédition archéologique fait halte auprès d’un submersible émergé coincé dans les glaces. Il s’agit du K-160, sous-marin nucléaire disparu 2 ans auparavant, lors de son dernier voyage vers son démantèlement. A la tête de l’expédition, le pope Sergueï et l’anthropologue Katerina établissent un campement à proximité. Durant la nuit, le sous-marin s’évanouit pourtant sous la banquise. Il réapparait 6 mois plus tard, faisant surface avec fracas dans la base navale de Gremikha, vaste port abandonné et uniquement accessible par la mer. L’info a juste le temps d’être relayée jusqu’à Moscou, avant que les 2 hommes en faction sur la base ne fassent silence radio. Perplexes, les autorités militaires envoient sur place un commando et interrogent le pope Sergueï sur les raisons exactes de sa mission, 6 mois auparavant. Ce dernier explique qu’il était à la recherche du « Corpus Hermeticum », un ouvrage légendaire contenant la somme des connaissances occultes qui régissent notre univers. Et ces évènements mystérieux ne sont surement pas sans rapport. A proximité de Gremikha, les militaires découvrent un village dont les habitants semblent s’être massacrés. Puis, alors qu’une écoutille du sous-marin s’ouvre toute seule, ils y pénètrent, constatent l’absence des membres de l’équipage et consultent le journal de bord…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà un thriller mystique qui commence rudement bien, en marge de l’inauguration de la collection Terres secrètes de Soleil, sous-titrée « Découvrez la face cachée de l’Histoire humaine ». A la tête de cette nouvelle collection, Nicolas Tackian sait y faire pour nous tenir en haleine… Avec sa casquette de scénariste, il orchestre une intrigue vraiment bien rythmée, haletante à souhait, s’appuyant sur la mythologie des hyperboréens, de la Cité de Thulé et du légendaire Corpus Hermeticum, ouvrage fondateur de l’hermétisme. Les territoires glacés désertiques du cercle polaire arctique et les anciennes bases-dépotoirs radioactives de l’ex-URSS servent de décor. Pour l’atmosphère, on retrouve un peu l’ambiance de the Thing (pour la référence cinoche), avec les angoisses de Sanctuaire et de Prophet (côté BD). Au dessin, Alain Brion livre une partition ultra-réaliste, assez particulière pour les amateurs de BD dite classique… Par moment, les planches donnent l’impression que le calque des encrages (les contours noirs) a été oublié à l’impression (notamment les tenues blanches des militaires, sur fond de neige). Mais il faut lui reconnaître une vraie maîtrise de sa palette graphique magique, et un résultat réussi, tout à fait « lisible ». Vite, la suite !
