L'histoire :
Versailles, 1672. Paul Fréart de Chantelou est le biographe attitré du Cavaliere Bernini, chargé de le complimenter et d’agrémenter son séjour en France selon ses bons plaisirs. Il rapporte les faits et gestes de Gian Lorenzo Bernini, plus connu sous le nom de Chevalier du Bernin. Architecte de génie, il avait en charge depuis 1665 de la construction du Palais de Saint-Pierre au Vatican, qu’il quitte à contrecœur. Il est en effet mandaté par le régent Louis XIV pour se rendre à Versailles et répondre aux caprices artistiques de sa royauté. Alors qu’il visite l’ancien donjon des templiers de Paris afin d’y construire un nouvel édifice à l’italienne, il y fait une rencontre étrange, mais attendue, en la personne de templiers. L’ordre lui donne pour mission d’aménager quelques petits arrangements sur ses plans et sculptures du chantier du Vatican, afin d’y dissimuler une énigme décryptable que par des membres de l’ordre. Le but ultime est de protéger l’existence du tombeau de Judas, de la maison de Béthanie et de la maison du Graal. Ainsi, le Vatican deviendra le seul livre qu’on n’osera pas brûler, et qui renfermera trois codes imbriqués les uns dans les autres : la rose des vents (des cartes), l’obélisque égyptien d’Héliopolis et la place en colonnade (un cadran solaire), et les statues et les ornementations, Saint-Pierre possédant la clé de décryptage. Mossoul, Irak, de nos jours. Dans les ruines de la cité de Ninive, Sofia d’Agostino, sœur Anna et Angelo, après avoir échappé aux marines, continuent leur mission sans savoir où est passée Rebecca. Ils pensaient n’être à la recherche que d’un simple écrit de Judas, mais leur chemin pourraient les mener sur la trace du Graal…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 6ème opus de l’excellent Cross Fire met comme d’habitude en exergue l’action, le rythme et l’humour insufflés par les deux auteurs, Pierre-Mony Chan et jean-Luc Sala. Sans oublier, bien sûr, les marques de fabrique que sont les sublissimes couvertures et les formes généreuses des héroïnes, toujours délicieusement et admirablement dessinées et animées (ah, Gina, Sofia…). La variante de cet épisode se situe déjà dans son entame : un flashback historique qui nous éclaire sur nombre énigmes rencontrées précédemment. Certes, cela nuit à la densité scénaristique d’ensemble, au rythme effréné et au nombre d’actions, mais donne plus de clarté au récit, même si le dynamisme de la série s’en ressent légèrement. Ces séquences historiques et rythmées sont bien loin d’être superflues, et enflamment l’intrigue et le suspens. Les allusions cinématographiques et références diverses sont toujours présentes avec un humour au second degré bienvenu, pour notre plus grand plaisir. A cela s'ajoutent des décors dépaysants mis en valeur par la colorisation. Ce sixième opus a donc pour avantage de mettre en lumière nombre énigmes et explications, au détriment du rythme effréné des actions s’enchaînant sans répit. Alors moins bon ? Non, nécessaire, voir indispensable ! Mais on sent irrémédiablement la fin de l’histoire approcher… au tome 7 ?