L'histoire :
Un poème mystérieux attribué à Hassan, compagnon de Mahomet, évoque une sourate du Coran où il est question de jeune gens juifs reposant dans une crypte. Ce poème a un rapport avec les massacres sanglants d’Alexandrie perpétrés par l’empereur romain Caracalla (un tyran) contre les israélites. Le Docteur Léah Haliva, une archéologue juive réputée, pratique illégalement des fouilles en Egypte. Elle est secondée par le Docteur Uthman Mansour, un archéologue palestinien, amoureux de sa collègue. Les israéliens sont interdits de fouilles en Egypte. Dans le poème, deux arabes viennent à Médine pour interroger un juif érudit. Leur question : les musulmans doivent-ils suivre le sultan Muhammed, Moulay Hassan, prophète dans son pays ? Ce poème constitue un document capable de provoquer la guerre sainte. La fin du monde pour les juifs et les arabes ! Financées par des mécènes du Vatican (Monsignor Marchesi et Kyu), les recherches des deux archéologues pourraient provoquer un conflit éternel, étant donné le lieu sacré, tabou, profané !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Créée en 2004 par Jean-Luc Sala et Pierre-Mony Chan, la série Cross fire devait initialement se terminer au tome 7. Mais le prolifique scénariste n'a pu s'empêcher de réaliser une suite avec l'aide de la dessinatrice Paola Amormina, secondée efficacement par le coloriste Yoann Guillé. Sala prend parti pour les juifs qui ont souillé un lieu saint palestinien sous prétexte de protéger Israël et de préserver les secrets occultes de l’Eglise. Fondamentalement, est-il bien judicieux de prendre parti dans le conflit millénaire qui oppose Israël et la Palestine ? Si le scénariste s’est très bien documenté, le flot d’informations qu'il délivre a tendance à embrouiller le lecteur. Les bulles surchargées en textes provoquent une véritable indigestion. De plus, du fait d’un manque de clarté au niveau temporel, la lecture est plutôt difficile. Jusqu'alors, certains fans considéraient Cross fire comme le meilleur thriller ésotérique sur les fondements du christianisme en BD. La série est cependant loin d’égaler des récits d’espionnages comme XIII ou Alpha. Cet inattendu tome 8 serait-il celui de trop ? L'interjection finale « A suivre...» appelle en outre d'autres épisodes futurs. Graphiquement, Paola Amormino tente de faire aussi bien que Pierre-Mony Chan, mais sans y parvenir. Heureusement, les superbes couleurs apportent un plus à l’album. On vibre quand même avec la relation amoureuse entre la belle Sofia et Angelo…
