L'histoire :
Au terme d’une semaine de vacances, Curtis et Kate passent récupérer leur fiston Stephen, qu’ils avaient confié à la garde de ses grands-parents, dans le Maine. En arrivant dans la petite bourgade, ils achètent des fleurs et un gâteau, puis se rendent à la propriété des parents de Curtis, à l’écart de la ville. Ravi de retrouver ses parents, le gamin leur saute dans les bras. Il s’est bien amusé cette semaine, avec Talia, la petite voisine qui habite à 10mn à pied, au bout d’un sentier forestier. La famille réunie partage un traditionnel repas dominical. Puis Curtis demande à son père qu’il lui récupère au grenier un vieux cahier d’écolier pour un article. Le patriarche redescend complètement paniqué. Malgré son interdiction formelle, le petit Stephen a ouvert une boîte contenant un précieux calice… et la relique a disparu. Le papy est comme fou et interroge violemment le gamin, le secoue bien plus que de raisonnable sous les yeux de ses parents, interloqués : qu’est-ce qu’il en a fait, bordel de nom de dieu !? A moitié étranglé, Stephen répond qu’il a joué avec en compagnie de Talia : c’était leur trésor, et il se trouve désormais dans leur cabane. Le papy attrape son fusil de chasse et se rue à travers bois en direction de la maison des voisins. Curtis et Stephen le suivent, essayant de comprendre ce qui se passe… Ils vont vite comprendre : chez les voisins, c’est un carnage. Il y a du sang partout, des traces de lutte… Le cadavre de la voisine est assis dans sa voiture, dans une marre de sang. Esseulé dans une pièce, Curtis est attaqué par surprise par un zombie sanguinaire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Chic des zombies ! Il y avait longtemps… Avec le succès de Walking dead (le comics chez Delcourt, adapté en série TV), cette créature chère à George Romero pullule aujourd’hui dans le 9e art. Certains sociologues lisent à travers ce phénomène « culturel », la métaphore collective d’une société en fin de régime… Mais nous nous cantonnerons ici à parler de cette nouvelle série annoncée en 4 tomes. Le scénariste Jean-Charles Gaudin n’a semble t-il pas résisté à se frotter à un genre jouissif, quoique largement balisé. Il en respecte d’ailleurs les codes à la lettre et trouve une petite originalité dans l’élément déclencheur et sa soudaineté. Ici, en effet, c’est la simple utilisation d’une relique sacrée. On imagine que ce calice christique serait celui de la cène, et qu’il aurait quelques vertus post-mortem ? Houlala, la grosse bêtise commise par un innocent gamin… Sera-t-il responsable de l’extinction de l’humanité ? Le scénariste gère également fort bien le moment clé où le personnage du papy comprend l’horreur en marche. Jamais une explication sur le pourquoi du comment, et néanmoins, le lecteur déduit ce qui se trame et que c’est super mal barré. Dès lors, il n’y a plus qu’à dérouler classiquement la panique, la fuite en avant, les scènes gores de croquage et d’explosion de tronches à grands renforts de carabine. Un à un, les personnages principaux sont éradiqués (pas tous, hein : il faut bien en garder pour la suite…). Reste à savoir si le scénariste va trouver l’originalité qui nous tiendra en haleine, à partir d’une telle matière, au cours des 3 albums à venir. Le dessinateur espagnol Joan Urgell ne change quant à lui pas trop de registre : il s’est précédemment occupé de la XIe plaie, un thriller déjà gore, déjà pour l’éditeur Soleil. Son style semi-réaliste dynamique convient pas mal à la rapidité de l’action qui occupe les deux derniers tiers de cette mise en bouche. A lire avant de manger.