L'histoire :
Tout est parti d’un calice, une relique d’antan qu’il ne fallait surtout pas toucher. En vacances à la campagne, chez ses grands-parents, le fils de Curtis a bravé l’interdit, en compagnie de la petite voisine, sans avoir la moindre notion des conséquences désastreuses que cela allait provoquer. Les voisins sont rapidement devenus des morts-vivants en quête de chair fraîche. Ils se sont attaqués à la famille de Curtis. Une simple morsure et en quelques minutes, la victime se transforme en monstre sanguinaire. Un accident routier a bloqué toute issus de secours. Un flic s’en est mêlé et a cru bon de menotter Curtis et un quidam dans sa bagnole… dommage pour lui. Maintenant, c’est un bus de personnes âgés qui est décimé par plusieurs dizaines de zombis. La contamination s’est propagée à une rivière, donc au réseau d’eau potable de toute la ville. Après plusieurs jours d’inconscience, Curtis se réveille dans la grande salle de la mairie de Galdercross, un poste médicalisé pour les circonstances. A l’intérieur de ce havre de paix assiégé par les zombis, un groupe de vivants organise la subsistance. On annonce à Curtis qu’il a été blessé par balle, mais qu’il est désormais hors de danger : il n’a pas été mordu. On lui montre l’unique dernière émission de télé qui est diffusée dans le pays, à heure fluctuante… Des conseils pour lutter contre les zombis y sont prodigués. On lui explique que le pire danger vient des animaux, qui ont tous été rapidement contaminés. Les plus redoutables, ce ne sont ni les chiens ni les chats, mais les rats et les oiseaux. La moindre sortie d’approvisionnement au supermarché tourne à l’expédition commando…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La mode est aux zombis ? Ça tombe bien, on ne s’en lasse pas. Jean-Charles Gaudin et Urgell poursuivent ici leur récit d’horreur, annoncé en 4 tomes, dans une veine ultra respectueuse des canons du genre. Les spécialistes s’accordent généralement pour reconnaître que ces normes ont été définies par les films de George Romero (La nuit des morts-vivants…). Les voici résumés en quelques grands traits : primo, l’origine de l’épidémie est vaguement suggérée. L’urgence de la survivance occulte toute recherche à ce sujet. Deuxio, un zombie est irrépressiblement attiré par un vivant, qu’il a hâte de croquer pour se repaître de sa chair. Ce faisant, il lui transmet son affection… De fait, quelques instants plus tard, ce dernier est lui aussi un zombi, et peu importe ce qu’il reste de son intégrité physique. Tertio, un groupe d’humains non contaminés se confine et s’organise avec les moyens du bord pour faire face… mais il se fait petit à petit grignoter en raison de ses imprudences ou de ses désaccords. C’est précisément à cette phase que s’intéresse ce deuxième opus, qui collectionne les attaques, les sorties risquées et étend donc la pandémie. Les amateurs du registre n’auront donc aucune surprise… mais s’ils sont amateurs, ils se repaitront tout de même des séquences gores, des ambiances et des choix de mises en scène typiques de l’épouvante. C’est sans doute à cet exercice que s’intéresse le plus Gaudin, cinéphile éclairé, à travers cette série. L’espagnol Joan Urgell en réalise le dessin avec un tait encré et dynamique parfaitement en phase avec cette révérencieuse intention. Théoriquement, la phase suivante verra les protagonistes tenter une vaine migration vers un improbable Eden épargné… On verra dans le tome 3 si nos prédictions se confirment !