L'histoire :
Merlin a eu une vision quasi apocalyptique. Dans celle-ci, il a vu Luchar – alors possédé par le fourbe Cernunnos, dieu de la forêt et des cervidés – qui retirait de la roche mythique la fameuse épée Excalibur… et qui s’imposait ainsi devant le cénacle des chefs médusés, le roi des rois en Bretagne. Aussitôt, il annonce à son ami géant Gangorn qu’il abandonne la quête qu’il s’était fixée vers Avalon, pour empêcher cela. Rapidement, Merlin trouve alors la cohorte de Luchar, en route vers Excalibur et s’interpose au moment même où Cernunnos comptait prendre possession de l’ambitieux chef. Une lutte de forces invisibles, mais puissantes, s’engage alors, qui aboutit à la fuite de Cernunnos. Pendant ce temps, Gangorn et les géants arrivent enfin à Avalon, où ils sont accueillis par Dame Viviane. Désormais esseulée et bouleversée par des sentiments contradictoire envers Merlin, Morgane fait quant à elle route vers l’île de Skye. Elle espère trouver là-bas une école pour maîtriser la science médicinale et les forces occultes. Enfin, l’évêque Patricius croit avoir trouvé le moyen d’imposer son culte chrétien sur la Bretagne : il demande audience au roi Urien pour lui proposer, au nom de Dieu, de s’allier à lui dans la guerre qui se prépare contre Avalon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la fin du tome 3, dans un rayon de lumière céleste, devant une foule médusée, l'épée Excalibur était extirpée de sa roche par... le fourbe Luchar – horreur et stupéfaction ! Ha mais non, ça ne va du tout ! Par quel culot le scénariste Jean-Luc Istin a-t-il osé une telle distorsion dans le mythe ? C'est comme si Blanche-Neige mourrait en croquant dans une banane ou que Dark Vador se mariait avec Jaba the Hut ! Abracadabra, Istin propose une galipette narrative au début de ce tome 4, permettant un Ctrl+Z (un pomme+Z si vous êtes sous Mac) tout aussi culotté de cette séquence. Istin poursuit ensuite son énième dérivée de la geste arthurienne / celtique, en une suite de saga pas déplaisante à suivre, mais pas inoubliable non plus. Les forces magiques et armées luttent toujours ensemble et les unes contre les autres pour la possession de la Bretagne. D'un grand classicisme dans le registre, en tout cas. La plus-value est une nouvelle fois à retirer du dessin d'Alain Brion, un visuel ultra-infographique qui a ses détracteurs, mais parfaitement abouti. L'artiste semble aussi à l'aise pour les paysages féeriques en cinémascope (la créature lacustre, les jardins féériques, les sous-bois sauvages, les intérieurs de palais...) que pour les vastes séquences belliqueuses (l'attaque finale de la forteresse). À suivre d'un tome 5...
