L'histoire :
Les ISS Snipers sont les combattants les plus endurcis et aguerris de l’univers. Ils sont issus d’une formation d’une redoutable efficacité. Ils gagnent en expérience de chacune de leurs missions de terrain d’où ils reviennent glorieux… et parfois estropiés. Ainsi en va-t-il du vétéran Reid Eckart, qui a perdu ses quatre membres et se retrouve chef de section dans une armure cybernétique. Son environnement naturel, c’est la guerre, il ne fait qu’un avec elle. Sa réputation de nettoyeur ultime lui vaut le surnom de « Stock », sans doute parce qu’il moissonne la mort et cumule des stocks de cadavres à son actif. Cette fois-là, son amiral l’envoie, lui et ses quatre fidèles lieutenants, pour accomplir une énième mission de « nettoyage » à la surface d’une planète où des colons trafiquent de la koroptine. A l’état solide, ce minéral est plus dur que le diamant, d’une valeur inestimable. Liquéfié par réchauffement, il sert de drogue particulièrement euphorisante. Dans son état brut et gazeux, la koroptine libère cependant un gaz hautement inflammable, qui empêche l’utilisation d’armes à feu. Reid Eckart et son bataillon de 300 soldats vont donc devoir éradiquer les colons à l’arme blanche. Car l’amiral précise : c’est un code rouge, qui n’admet aucune négociation. Il s’agit de tuer tous ceux qui s’opposent à eux. Les ISS Snipers sont ainsi largués à la surface d’une planète aride, où ils ne trouvent que de paisibles autochtones, mais aucun colon. Leur aurait-on menti ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier tome d’ISS Snipers ouvre le bal d’une série impeccablement bourrine, de « série B » comme le confirme son scénariste Jean-Luc Istin en postface. Le serial-scénariste recommande d’ailleurs d’écouter un bon vieux Metallica pour accompagner la lecture… En introduction, nous sommes en effet présentés à une unité de militaires galactiques ultimes : ils sont formés pour tuer, éradiquer sans faire de sentiment, et ils sont bien équipés par un armement de pointe. Et pourtant – car il faut bien une faille qui serve de starter au récit – au contact d’une certaine drogue, le « héros » Reid Eckart va se retrouver victime de ses scrupules, de souvenirs attendrissants et il va devoir affronter ses propres souvenirs. Pour autant, le scénario ne déroge pas à sa ligne de conduite parfaitement bourrine. Et ça se sent dans les nombreux encadrés narratifs qui empruntent régulièrement la veine lyrique adaptée : « Ce qu’il fallait, c’était qu’il y ait quelqu’un qui ait les couilles et les moyens de mettre un gros doigt bien profond à tous ces enculés ». Les fans de Baudelaire auront déjà cliqué ailleurs. Ça va cogner. Les amateurs de science-fiction hard-boiled peuvent en revanche se frotter les antennes en raison de la richesse du décorum : des armures de fou, des vaisseaux alambiqués, de bien jolis paysages telluriques et cosmiques, des cyborgs qui se trucident dans des déluges d’hémoglobine et de courts-circuits. Ça va saigner. En prime, le dessinateur Erwan Seure-Le Bihan nous gratifie d’un cahier de recherches graphiques qui nous promet de chouettes bastons dans les (au moins) 4 tomes de cette série-concept à venir. Ça va charcler.