L'histoire :
Alors qu’il participe à l’une de ces interminables guerres fratricides dont l’objet n’est autre que de régner sur l’empire souterrain, vaste et grouillant de Nibelungen, Albéric transgresse l’interdit : attiré par un chant des plus envoutants, il ose fouler Mitgard, la terre des hommes. Approchant d’un cours d’eau et se penchant pour y boire, il est surpris d’en voir sortir 3 jolies jeunes femmes aux cheveux d’or et au glaive tranchant. Ces dernières ne tardent pas à lui révéler qu’elles sont les gardiennes de l’or céleste dont le chant l’a si facilement attiré. Elles lui apprennent également que celui qui en forgera un anneau deviendra maître de toutes choses, à condition qu’il renonce à l’amour à tout jamais. Comprenant qu’il ne s’attirera jamais les faveurs des Lorelei, qui ne se privent même pas de lui dire qu’elles le trouvent laid, il s’empare à la nuit tombée du métal précieux. Regagnant bientôt les entrailles du Nibelungen, il parvient avec Mime son frère à forger un splendide anneau. La magie de l’or ne tarde pas à le servir : il renverse sans pitié le roi pour devenir le terrible et nouveau souverain. Pendant ce temps, Wotan, le maitre d’Asgard, le Dieu suprême, sait que l’or céleste a été dérobé. Cependant, il ignore que ce vol conduira son royaume au Ragnarök, à savoir son inexorable crépuscule…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce tome « O » est publié, alors que la série initiée par Nicolas Jarry et Djief vient de boucler son 3e chapitre. Il présente logiquement une genèse de la malédiction de l’anneau. Faut-il voir dans cette préquelle le besoin ressenti par les auteurs (via les remarques du lectorat) de retourner aux sources pour aider à mieux comprendre la série ? Faut-il plus simplement y voir, pour ce nouveau duo d’auteurs, une envie de pénétrer à son tour dans un univers complexe mais ô combien magique et fascinant ? Un peu de tout ça sans doute et pourquoi pas, aussi, permettre aux aptitudes graphiques de Gwendal Lemercier de s’exprimer pleinement. Le trait (aidé par la très bonne colorisation de Joël Mouclier), même s’il ne se démarque guère du style inhérent à la production celtico-heroic fantasy, participe en effet amplement à la bonne lecture de ce récit. On se satisfait également du travail de Jean-Luc Istin, qui va lui aussi dans le sens d’une extrême lisibilité : simple, compréhensible, fluide, jouant le bon équilibre entre leçon de mythologie nordique et divertissement. Son propos parvient à susciter l’intérêt de bout en bout. Classique et bien réalisé, cet opus à l’instar de la série mère, a les qualités de ses défauts : utilisant les codes convenus du genre, qu’ils soient graphiques ou narratifs, il ne réussira à passionner que les mordus. Un album, donc, à acquérir principalement si vous avez été séduit par les autres titres de la série.