L'histoire :
Tristan, fils de feu le duc Guillaume de Halsbourg, jadis recueilli et élevé par des loups, retrouve sa place de Seigneur et de maître du pays. Mais auparavant, pour conforter sa position, il doit s’opposer au mariage de sa sœur Ombeline avec Eol de Ségonzac, fruit contre nature de l’union du sorcier Milos Shaggan d'avec sa propre cousine, et qui revendique le duché au nom de son père. Milos Shaggan a obtenu l’aval et la bénédiction de l’archevêque de Mayence, malgré l’intervention de frère Grégoire. Il a suivi les conseils d’Aelred, dénonçant les intrigues meurtrières de l’assassin du duc Matthias « Le Sec », lui-même meurtrier de son frère Guillaume. Tristan parvient, avec l’aide d’Akunaï, de Judith, de ses compagnons d’arme et de cœur, ainsi que de celle de la populace hostile au fléau Shaggan, à entrer dans la chapelle et à interrompre la cérémonie. Il s’enfuit avec sa sœur, sans omettre d’interpeller ses vassaux sur la légitimité de leur maître actuel. Il les enjoint à le rejoindre sur la voie de la justice et de la paix. Cependant, Ombeline lui révèle qu’elle a accepté ces épousailles contre-nature sous contrainte. Shaggan l’a en effet empoisonnée, aux seul fins de lui faire épouser Eol et d’asseoir celui-ci en lieu et place de Tristan sur le trône du duché. Il ne reste alors à Tristan que l’espoir qu’un homme savant, ami des moines, leur vienne en aide. Ils se rendent ainsi tous deux sur les terres des ennemis du duché de Halsbourg, celles du Comte de Hauteterre afin de quémander hospitalité et protection…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 5e opus clôt la première « époque » d'une série médiévale fantastique, scénarisée et dessinée par Yves Swolfs. L’ultime combat du « Chevalier errant » est à l’image de son épopée chevaleresque. Le récit de l’auteur de Durango, Vlad et autre Prince de la nuit est solide, fluide et construit avec intelligence. Toute la dextérité de Swolfs est de nous entraîner dans une saga d’aventures moyenâgeuses et médiévales, avec la vengeance comme fil conducteur. Mais n’omettons surtout pas la genèse de l’histoire, redondant dans la grande majorité des œuvres de Swolfs, et qui ne cesse de hanter ses nuits : l’existence d’un frère jumeau, mort à la naissance. Etayons ce postulat en faisant le parallèle avec Le Prince de la Nuit et sa fusion dans le feu avec son chasseur, ainsi qu’avec Vlad qui recherche son frère jumeau. D’aucuns trouveront cette série par trop classique, sans surprises et rebondissements, malgré un art exercé et reconnu de la narration. Oui, mais l’exercice est maîtrisé de bout en bout, le scénario parfaitement huilé, efficace en diable et ficelé aux détails près, et l’intrigue magistrale. Que Swolfs se soit concentré sur une fiction fantastique chevaleresque, plutôt qu’une retranscription historique rigoureuse, n’est pas pour déplaire. Les dessins sont, comme à son habitude, superbes, recherchés et travaillés, avec ses encrages et ombrages marquant son trait réaliste. Les couleurs de son épouse sont à l’unisson de son travail. Explorateur d’univers reconnu (western, SF, policier, moyen-âge…), l'auteur marque avec Légende une nouvelle étape de son travail. Il se dit qu’un retour aux amours Durango et/ou Prince de la nuit serait prévu... il serait aussi question d’un épisode supplémentaire de Légende, mais périphérique à la série, sans rapport avec l’intrigue principale, placé sous le signe de l’onirisme. Légende est une belle quinqualogie, à posséder dans sa bédéthèque.