L'histoire :
Début du XVème siècle. Duché du Duc de Halsbourg. Tristan va rejoindre son père adoptif, le meneur de loups. Il lui conte un cauchemar qui le hante. Les éïles tentent de voler son âme. Son père lui offre l’hospitalité. Dans son sommeil, Tristan doit combattre Shaggan et sa magie. En sortant au grand jour, Tristan retrouve tous ses sujets assemblés. Un moine prédit l’engloutissement du royaume par les eaux, si un enfant prisonnier dans un château n’est pas libéré d’êtres malfaisants. Dans les bois, Tristan sauve un gnome empêtré dans des ronces géantes. Il le prend pour guide. Mais, les cavaliers du prévôt lui font la chasse tandis que Tristan prend le large. Sur son chemin, il rencontre une belle et pure jeune femme. Une fée qui l’invite à venir la rejoindre. Tristan traverse un lac infesté de cadavres et d’un redoutable serpent. Puis il s’unit à la fée dans un festin d’amour et de chair interrompu par les cavaliers du prévôt. C’est alors que la femme lui montre qui elle est réellement…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Scénariste et dessinateur, Yves Swolfs avait évoqué l’idée d’un épisode supplémentaire de Légende. On ne peut pas dire que ce soit une riche idée. Autant la saga du chevalier errant avait passionné plus d’un lecteur, autant cet opus paraît mièvre. Swolfs présente Tristan comme un être lassé de diriger son royaume, lassé de régenter. L’idée maîtresse est celle d’un songe apparenté à un cauchemar où Tristan, endormi, va devoir affronter les pires épreuves. A commencer par la magie de Shaggan, puis les sinistres cavaliers du prévôt. Vient ensuite la prophétie, qui n’est guère originale, concernant l’enfant qui va sauver le royaume d’un engloutissement par les eaux. Le lecteur a alors droit à un intermède bucolique : l’union du héros avec une alerte et jolie blonde. Ce moment fait un peu avancer l’intrigue de cet épisode qui se veut d’heroïc-fantasy. Une pincée de fantastique à la suite de laquelle Tristan reçoit quelques éléments importants. Vient alors le moment du combat, ou plutôt du simulacre de combat, qui voit le héros déchu. Grosse ficelle du scénariste pour rendre la quête plus difficile. Puis tout s’emboîte comme un puzzle, jusqu’au dénouement prévisible. Le thème des jumeaux revient en filigrane comme dans les autres séries de Swolfs. Rebondissements, mystère, coups de théâtre ne parviennent pas à nous accrocher. Swolfs tombe dans le piège de l’épisode de trop. La partie graphique sauve l’histoire du naufrage. De son trait réaliste et précis, Swolfs maîtrise parfaitement personnages et décors médiévaux. Les dessins sont soignés, lisibles et percutants. Et, les couleurs enrichissent le récit. Si Légende mérite sa place parmi les classiques, cet opus reste une parenthèse sans relief.