L'histoire :
Année 1150, le Chaos est terminé depuis 40 ans. Les cinq grandes maisons ont cessé la guerre sous la sage férule des mages. Désormais, Oscitan est dirigé par deux mages empereurs, Assinya et Aquilon. Ils font respecter la loi et la justice par des maîtres inquisiteurs dont les plus anciens et les plus sages sont Adrael, Elias et Ekiel. Nous sommes à Ares, cité des maîtres inquisiteurs, et un étrange homme encapuchonné entre dans une auberge, file dans la salle du fond, vers le patron. Son gorille essaie de le jeter dehors, mais il est très vite mis hors d’état de nuire. L’aubergiste, Paluran, reconnaît alors Obeyron, qu’il pensait mort depuis des décennies. En effet, à la fin de la guerre, Obeyron et son ami elfe L’Jaren avaient été envoyés par les trois juges en mission, dans la mystérieuse forêt des soupirs, et ils n’en étaient jamais revenus. Comment Obeyron est-il vivant ? Que s’est-il passé ? Et surtout, qu’est-il venu faire 40 ans après ce massacre ?…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pierre-Denis Goux et Olivier Péru remontent la « team Mjöllnir » pour une série d’heroïc-fantasy qui s’annonce passionnante. Dans un monde complexe, où la paix repose sur des intérêts croisés et une haute autorité indépendante chargé de faire régner l’ordre et la justice, les Maîtres inquisiteurs, il semblerait qu’on n’appréciait pas les méthodes du très juste, très loyal, très inflexible et très violent Obeyron. Il gênait, alors on s’en est débarrassé. De lui, de son elfe, sa famille et leurs amis, en les envoyant dans une mission-piège au beau milieu d’une forêt peuplée de dragons noirs. Problème : Obeyron, sorte de paladin désinhibé, n’est pas mort. Et il revient furax. Et comme rien ne l’arrêtait avant le drame, là, il fait voler en éclat les équilibres diplomatiques. On ne sait pas si on doit plaindre ou craindre ce personnage à moitié fou, ou les deux. Antihéros cabossé et hyper violent, il ne laisse pas indifférent. Ce caractère puissant accroche dès le début et c’est plutôt bien trouvé. Une nouvelle série met toujours un peu de temps à démarrer, surtout en heroïc-fantasy où il faut poser les jalons d’un nouveau monde, de nouvelles règles. Si le début est un peu verbeux, on tombe rapidement sous le charme ténébreux d’Obeyron. La mise en image de Goux est académique, mais elle est à la fois diablement précise et fouillée. Un vrai bonheur pour les yeux, même si les flashbacks à couleurs ternes sont un peu tristounes. En outre, l’action est parfaitement découpée et sert à merveille le scénar de Péru. Le monde se tient, il est mystérieux et inquiétant, l’intrigue est passionnante parce qu’on ne sait jamais vraiment où s’arrête la folie d’Obeyron et où commence la réalité. Si on a hâte de connaître le dénouement, il va falloir attendre. Car cette série en 6 tomes présentera 5 enquêtes indépendantes qui connaîtront une saison finale dans le tome 6 qui s’annonce décapant. En attendant, on se consolera avec le prochain tome, qui verra se dérouler une enquête du maître inquisiteur Sasmael…
