L'histoire :
Le 30 décembre 1941, un bimoteur en provenance d’Australie force le blocus aérien japonais pour se poser en catastrophe sur une piste de Singapour. A son bord, un chinois, Tchang Hsing-Ha, se présente aux autorités militaires américaines comme étant le cousin de Tchang Kaï-Chek. Il réclame qu’on l’aide à extraire d’énormes et lourdes malles de la carlingue en feu. Puis il exige qu’on lui donne les moyens d’aller en Chine. Le gouverneur de Singapour est embarrassé : d’un côté ce voyage serait une mission suicide, de l’autre il faut soigner le puissant allié chinois. C’est donc aux courageux aviateurs du général Chennault, des mercenaires américains qui font parler de leurs « tigres volants » dans le ciel de Birmanie, qu’échoit cette mission. Après vérification, auprès de Tchang Kaï-Chek lui-même, de l’impérieuse nécessité d’escorter ce chinois et ses malles, Chennault se résigne à en confier le commandant à un dur de dur : Scott Cannon. Cannon s’insurge contre la complexité du plan : il leur faut traverser une longue zone interdite, avec un bombardier hollandais et plusieurs Tigres, auxquels on aura greffé des réservoirs supplémentaires. Mais il n'a néanmoins pas d'autre choix que d'accepter et aller au casse-pipe…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette deuxième aventure des Tigres volants, les évènements sont un peu moins linéaires que lors de la mise en bouche. Toujours sous la férule scénaristique de Richard D. Nolane, une problématique démarre dès la première case : nos héros aviateurs mercenaires ont pour mission de convoyer un dénommé Tchang, cousin du général Tchang Kaï-Chek, avec de mystérieuses malles, jusqu’en Chine. Scott Canon, alter-ego de Buck Danny dans cette série, prend aussitôt la mesure des aspects suicidaires de l’opération, qui tient globalement son lecteur en haleine de bout en bout. Aux contingences techniques (tel appareil ne peut contenir que telle réserve de kérosène), s’ajoutent quelques impératifs cartographiques dictés par le contexte géopolitique au 1er janvier 1941, soit en pleine Guerre du Pacifique. Des héros tombent – des seconds couteaux, évidemment, puisque la série comptera en tout 5 tomes – et une puissance virile toute top-gunienne s’exprime dans les reflets du soleil sur les fuselages et les lunettes noires des pilotes musclés. Le dessinateur féru d’aéronautique Félix Molinari peaufine ses encrages réalistes hérités de Victor Hubinon, avec un souci du détail porté sur les engins volants mis en scène sous toutes les soudures. Notons enfin que cette réédition bénéficie pour la seconde fois d’un bref cahier technique en fin d’album, brossant les différents appareils de l’époque rencontrés et leurs atouts techniques.