L'histoire :
La nuit tombe sur Dompour, alors que deux ombres fugitives traversent la cité pour gagner la nouvelle bibliothèque. Elles s’introduisent silencieusement dans le bâtiment, avant d’être surprises par le gardien et son glen. Elles les neutralisent, puis se rendent dans les appartements du directeur. Il s’agit de Durkan et de Marlysa, à la recherche de son ami d’enfance Tatrin, devenu conservateur de la bibliothèque, dont Durkan était détenteur d’une missive à son intention. Ce dont Marlysa ne se doute pas, c’est que Durkan la mène droit dans une embuscade tendue par une horde de barbares Kidriks. Alors que Marlysa est menée hors des enceintes de la ville, Durkan, une fois sa forfaiture accomplie, libère sa fiancée Zeyli grâce à la prime récoltée des Kidriks, lorsque les guerriers sanguinaires font irruption pour les tuer et récupérer le pécule. Zeyli y laissent la vie, alors que Durkan jure de se venger. Dans les geôles des Kidriks, la guerrière masquée fait la connaissance de l’historien Hyliam, lui aussi retenu prisonnier. Il lui fait alors part de la présence des barbares sur le sol de Dompour, depuis un mois, au moment même où ont commencé les disparitions des notables et personnalités de la région, et de l’assassinat des membres des commissions chargés d’élucider ces disparitions. Hyliam lui révèle ainsi la mystérieuse opération de grande envergure fomentée par les Kidriks. Entre autres, il lui apprend que son village de Tolden court un grand danger. Durkan, revenu sur ses intentions, libère la femme guerrière et l’historien, et part avec Marlysa pour ce qui sera, pour elle, un périlleux et douloureux retour sur les traces de son passé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 9e tome suit la même voie que le précédent et en cela ils ne sont pas à la hauteur de leurs ainés. L’idée centrale du récit est un retour sur le passé de la guerrière masquée. Pourtant, nous en sommes assez éloignés… Tout juste retrouvons-nous ses anciens camarades au deux tiers de l’album. Et les retrouvailles, brèves il est vrai, ne font l’objet d’aucun développement. Seul le personnage de Durkan est abordé différemment, en donnant une vraie profondeur à ses sentiments (la mort de sa fiancée, son désir de vengeance, les tourments de ses cicatrices, et la tristesse visible éprouvée). Le reste n’est qu’une suite d’allers-retours entre la femme guerrière et les terribles barbares Kidriks. Il aurait pourtant été intéressant de développer au fil du fleuve les retrouvailles de Marlysa… Peut-être Jean-Charles Gaudin nous réserve t-il cela pour le tome suivant ? Une idée renforcée par la fin du récit. Autre question posée : pourquoi les Kidriks s’intéressent-ils tant à Marlysa ? N’ont-ils vraiment monté cette opération mystérieuse de grande envergure que pour la livrer à leur commanditaire, en échange de la « liberté » d’envahir Dompour ? Le suspens est malgré tout savamment maintenu par Gaudin, qui nous a habitués, notamment dans le Feul et Garous, à ce genre d’exercice. Graphiquement, le travail est propre, les couleurs comme à leur habitude flamboyantes, mais rien ne sort vraiment du lot. Bref, on reste sur notre attente, légèrement déçu du manque de punch et de surprises… Un album honorable, mais sans plus. Attendons la suite et fin, notamment pour savoir s’il s’agit d’une mini-histoire comme Le Waltras, ou si ce récit s’inscrit dans l’Histoire de l’héroïne.
