L'histoire :
Myth est un gobelin, mais également un voleur extrêmement doué capable de voler les choses les mieux gardées et d’entrer et sortir des endroits les plus difficiles d’accès. Hélas, le monte-en-l’air a également un énorme défaut. En effet, il adore raconter ses exploits en buvant exagérément dans les tripots et bars des villes où il sévit. Un jour où il effectue un travail à Scarande pour le compte de l’épouse d’un seigneur, qui veut se venger de ce dernier qui n’accomplit plus son devoir conjugal, Myth est pris en chasse par un groupe d’assassins. Malgré quelques difficultés, le voleur réussit à échapper à ses poursuivants et se rendre au point de rendez-vous convenu avec sa commanditaire. Mais là, elle lui apprend que ceux qui l’ont poursuivi ne sont en aucun cas des hommes de son mari. Surpris, Myth décide de prendre ses jambes à son cou avant d’en savoir plus sur cette menace. Alors qu’il s’apprête à embarquer sur le bateau qui lui permettra de quitter la cité, il est rattrapé par celui qui a embauché les assassins. Masqué, le mystérieux personnage lui explique que survivre aux tueurs était un test qu’il a aisément réussi. Ensuite, il lui annonce qu’il a besoin de lui pour pénétrer dans la citadelle de Slurce, la forteresse des terribles elfes noirs, pour y dérober un joyau appartenant à un certain Raal’yn…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au succès des séries-concept Elfes et Nains, une nouvelle a vu le jour dans les terres d’Arran. La bonne idée, ici, a été de mettre en scène des « méchants » plutôt que des héros. Après un premier tome sur un orc, ce second opus s’adresse logiquement à un gobelin. Depuis la trilogie ciné du Seigneur des anneaux, le nom « gobelin » évoque immédiatement une créature facilement battue dans notre inconscient collectif. Or le scénariste Sylvain Cordurié joue justement sur cette image pour nous présenter un antihéros spécialiste de la fuite plutôt que de la bagarre. Et on s’attache directement à ce personnage de couard au langage fleuri et à la langue bien pendue. Surtout que cet amusant héros se retrouve rapidement dans la mouise. Il va être contraint de se lancer dans une mission suicide au cœur même de la citadelle de Slurce, sans doute l’endroit le plus périlleux qui existe en Arran. Bref, en reprenant les bases mises en place par les albums précédents et en y ajoutant l’originalité de ton liée à son anti-héros, l’auteur propose une aventure palpitante, offrant en sus un vrai vent de fraîcheur au cœur de cet univers. En effet, si les albums des autres séries-concept sont globalement tous très bons, on a parfois l’impression de légère redite. Or ici, on sent vraiment la nouveauté et la fraîcheur. Aux dessins, Giovanni Lorusso s’éloigne aussi un peu des codes, tout en gardant l’essentiel. Cela renforce également le sentiment de parcourir cet univers avec un regard neuf. Bref, mieux qu'un énième dérivé, Orcs et gobelins est une vraie réussite.