L'histoire :
Une tribu de gobelins vient de s’installer en territoire humain. Rapidement les soldats humains débarquent et leur donnent une bonne leçon ! Puis, pour être sûr que plus aucune tribu de « culs verts » ne vienne dans leur région, le seigneur Roksen ordonne à ses hommes de brûler tous les gobelins vivants avant de les renvoyer dans le sud comme message dissuasif à l'intention des autres tribus. Mais avant cela, les deux fils de Roksen le supplient de les autoriser à en garder un chacun. Un gobelin qu’ils « dresseront » pour en faire leur compagnon. Enash, l’aîné, choisit un guerrier qu’il renomme « Egorgeur ». Nyrrad, quant à lui, adopte un cul vert du clan des pisteurs et le prénomme « Renifleur ». Très rapidement, les deux frères se démarquent ostensiblement dans leur manière d’éduquer leur gobelin. Alors que Nyrrad se montre attentionné et à l’écoute de Renifleur, Enash, lui, préfère l’élever à la dure en le laissant s’affamer afin, selon lui, de le rendre plus obéissant. Puis un soir, lors d’un banquet et après de nombreux verres, les hommes font des deux gobelins un sujet de divertissement en organisant à combat à mort entre eux. Contre toute attente, le chétif Renifleur gagne son combat face au costaud Egorgeur. Le pisteur compte bien venger tôt ou tard la mort de sa famille et son clan. Pour cela, survivre est primordial…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Huitième opus de la série-concept, Renifleur nous propose de suivre un gobelin vivant, comme esclave au milieu des hommes. Oliver Péru propose un point de départ inédit jusqu’à présent, afin de raconter les déboires de ce pauvre cul vert. Capturé enfant pour devenir le « jouet » ou l’animal de compagnie d’un jeune seigneur, Renifleur devient rapidement un antihéros attachant. Mis en cage et traité comme une bête par les hommes, le gobelin peut uniquement compter sur l’amour de son propriétaire, Nyrrad. Le scénariste articule dès lors une histoire efficace et plaisante, où l'on découvre qui sera la plus forte, de l’amitié ou de la vengeance. Car au fils des années et des événements, Renifleur commencera à gagner du crédit auprès de certains humains et se demandera s’il doit accepter cette nouvelle famille ou laver l’honneur de sa famille de sang. On pourra tout de même reprocher à cette histoire de se terminer de manière trop prévisible. On se doute en effet assez vite, au fil de la lecture, de la voie que suivra le héros. Aux dessins, on retrouve Giovanni Lorusso qui s’était déjà chargé du tome 2 Myth. L’illustrateur montre la même aisance que précédemment pour mettre en images l’univers désormais très balisé des terres d’Arran. Qu’il soit humain ou gobelin, chaque protagoniste profite d’un charisme propre, qui le rend parfaitement reconnaissable. Ce qui est un plus indéniable lorsqu’un récit survole plusieurs années. Les décors sont également réussis et les couleurs de Nanjan agréables. Pour conclure, il s’agit d’un bon album, qui aurait sans doute mérité un final plus surprenant. Mais là, on chipote un peu…