L'histoire :
Yudoorn est un orc légendaire qui a livré de nombreuses batailles et remporté toutes ses victoires en gardant le silence, a contrario de tous les autres guerriers de son peuple qui ont tendance à hurler au combat pour se faire voir. Au fil des combats, beaucoup d’orcs ont décidé de se battre sous ses ordres et de s’inspirer de ses manières. C’est ainsi que l’armée des « silences » est née ! Aujourd’hui, Yudoorn est devenu un très vieil orc et ne tient le coup que grâce à son ami Gobelin qui lui prépare décoctions et potions. Avant de quitter la terre de ses ancêtres, le guerrier orc compte se venger des « écorcheurs », une secte étrange constituée d’hommes qui vénèrent un Dieu-œil et écorchent leur victimes vivantes en sacrifice. Mais pour éliminer cette secte, Yudoorn et les siens vont devoir également entrer en guerre contre les tribus orcs qui sont grassement payés pour la protéger. Entre fascinations et craintes, les culs-verts qui suivent « Silence » sont curieux de découvrir le passé qui semble le lier à la secte. Le gobelin Freill profite donc de la soirée pour leur conter les origines de la légende, de sa première bataille aux côtés de son père et son grand-père à l’âge de quinze ans, jusqu’à aujourd’hui, en passant par la naissance de son surnom.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour cette nouvelle aventure en terre orc, Olivier Peru nous présente un vieux guerrier qui parle aux fantômes de ses enfants et s’apprête à emmener toute sa tribu dans une vengeance quasi suicidaire pour stopper une secte aussi fanatique que sauvage. Puis, alors qu’on s’attend à suivre l’antihéros et son armée dans un enchaînement de combats et de marches forcées, le scénariste nous propose un flashback de seize pages pour nous retracer son passé et sa légende, tout en dévoilant les raisons qui le poussent à entrer en guerre contre les « écorchés ». Pour connaître tous les tenants et aboutissants, il faudra bien entendu patienter jusque dans les ultimes pages du récit. Bref, le scénario est bien écrit et construit, mais on a tout de même le sentiment de rester dans les bases archi classiques des différentes séries-concept sur les terres d’Arran. Où est le « plus produit » qui nous permettrait de nous immerger davantage et permettrait du même coup de démarquer cet album des autres ? Difficile de s’attacher à ce personnage comme à ses alliés. Au dessin, Stéphane Créty réalise de nouveau de l’excellent boulot, que ce soit niveau décors, batailles ou encore mise en pages. S’il s’agit d’une de vos premières lectures dans l’univers, vous apprécierez cet album. Par contre, si vous les avez tous lus (ou presque), vous aurez un furieux sentiment de redite.