L'histoire :
La vision du monde et de la réalité a changé. De quatorze lieux différents de la planète sont apparus des passages, escaliers et plates-formes reliés entre eux, qui se sont matérialisés en quelques fractions de seconde sous les yeux ébahis des passants. De Calcutta à Jérusalem, en passant par Manhattan, Rome, Paris, Londres, Pékin, Dakar, Alexandrie, Yamoussoukro, Rangoun, Lhassa, Brasilia, Bueno Aires et l’Île de Pâques, c’est tout un ensemble de réseaux complexes qui s’est révélé, suscitant l’appréhension de l’Apocalypse que tente de juguler avec plus ou moins de réussite les porte-paroles des principales religions, aidés en cela par les nombreuses références aux religions monothéistes présentes dans les réseaux. La curiosité, l’émerveillement, l’incompréhension et la peur donnent lieu à des scènes de massacres et de suicides sanglants, ainsi qu’à des processions plus ou moins pacifistes. Jacob, accompagné de Georges, Pelice et Mickaël, trois autres anges déchus, est rejoint par une équipe de médias à qui il explique que ces échelles, escaliers et terrasses sont Les Marches qui relient, en haut, les Tours Blanches et la Terre, et en bas, la Terre et l’Enfer, des chemins entre la Terre, l’Enfer et le Paradis. Mais ces chemins ouverts par Jacob, l’Ange déchu, Will, l’homme, et Eva, la femme, sont-ils les prémices d’une fin du monde proche ou d’une renaissance, d’un début ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre de cet opus est sans ambiguïté. Il clôture en apothéose la grande saga fantastique créée par Ange et Varanda, reprise 5 ans plus tard au dessin pour un second cycle (Psaume 2) par Brice Cossu. On replonge avec plaisir dans cet univers mêlant habilement créatures célestes et démoniaques, mais aussi humaines, et la trame entraperçue dans le troisième tome se révèle sur fonds apocalyptique. Le rythme monte crescendo, ponctué ici et là de références bibliques, dans un monde en perdition, au bord du chaos, où pour la première fois tous les protagonistes sont réunis en un même lieu, hormis l’ange narrateur qui a disparu après que Will, Eva et Jacob aient forcé le passage qu’ils tenaient. Les rôles de chacun des personnages changent, entraînant ainsi des réponses inattendues. Le graphisme et les crayonnés de Cossu sont encore une fois excellents, et soutiennent le récit de bout en bout, jusqu’à son apothéose. Sa performance, aussi bien sur les plans larges que rapprochés, notamment les expressions des visages, confère un plus indéniable à la série. Un dernier tome prenant et palpitant, à déguster sans retenue.