L'histoire :
Après quelques semaines de déambulation dans un futur apocalyptique peuplé de démons furieux et de titans démesurés, Jack Stanton vient d’avoir l’explication hallucinante de ce qui est arrivé. En cherchant la célébrité à travers la découverte archéologique du siècle, celle d’un sanctuaire chtonien au fond d’une vallée tibétaine oubliée, il a réveillé des forces obscures. En cherchant la gloire, Stanton est l’unique responsable de la fin du monde ! Alors que les quelques survivants mutants voient en lui le prophète qui restaurera un semblant d’humanité, il comprend qu’il est en fait le prophète de la destruction et du chaos. Toutefois une intuition, plus proche du coup de bluff que de la révélation, l’incite à chercher une solution au cœur de New-York, là où tout a commencé. Pour arriver à ses fins, il compte sur Jahir et Athénaïs, deux mutants qui ont une foi aveugle en lui. Mais il faudra endurer le mystérieux trouble qui s’empare sporadiquement d’Athénaïs et qui la transforme en être incandescent… Sans compter que le « hurleur », un titan redoutable, hante dorénavant l’île de Manhattan…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En apprenant son rôle dans l’apocalypse qui a dévasté la planète, le héros a perdu de son cynisme, qui soulageait jusqu'à présent l’horreur de cette aventure épouvantable. En admettant sa responsabilité, Jack Stanton devient à présent le « prophet » du titre, à un double niveau : il est d’emblée l’oracle de la destruction de l’humanité et espère maintenant incarner celui du renouveau. Ainsi, dans ce Pater tenebrarum (traduction latine du « père des ténèbres »), Mathieu Laufray poursuit seul l’idée de départ partagée avec Xavier Dorison (créateur du Troisième testament). Le scénario de ce 3e épisode est peut-être plus porteur d’espoir que le diptyque Chrome de Patrick Pion, comparable dans un même registre apocalyptique (mais bien plus pessimiste). L’ambiance est tout de même bien oppressante, mais au moins sait-on maintenant où l’on se trouve, comment on en est arrivé là, et l’objectif que doit atteindre le héros : réparer – si cela est encore possible – une sacrée connerie ! Pour le reste, le talent graphique hors pair de Mathieu Laufray fait toute la différence. Sa maîtrise du dessin, du découpage, du rythme (il a travaillé avec Christopher Gans sur le film le pacte des loups), s’accompagnent d’images dantesques d’une ville de New York en ruine, habitée par des créatures cauchemardesques (ahh la fusion des building décharnés et des titans incrustés !). Le dénouement est très (très !) attendu, dans un 4ème et dernier épisode… qui mettra plus de 8 ans à venir !
