L'histoire :
Jack Stanton est aux portes de la gloire médiatique. Le livre qu'il s'apprête à publier va révéler au monde entier un secret qui devrait bouleverser notre vision de l'histoire de l'homme. La journaliste d'ABC1 qui le reçoit sur son plateau met clairement en doute l'ampleur des soi-disant révélations à venir. Pourtant, le sanctuaire de plus de 400 mètres de haut qu'il a découvert aux confins de l'Himalaya, construit dans une roche granitique, aurait plus de 8000 ans. Impossible qu'il ait des origines humaines. La révélation archéologique de Stanton devrait logiquement provoquer une remise en cause fondamentale quant à l'histoire des civilisations qui ont peuplé le globe. En sortant du studio, l'archéologue est attaqué dans l'ascenseur par un fou furieux, qui tente de le tuer. Quelques mois plus tôt, son compagnon d'expédition, le professeur Kandel, est mort d'une attaque au pied du sanctuaire. Visiblement effrayé par la découverte, le professeur tenta de persuader son collègue de ne rien révéler au monde. Mais l'ambition de Jack Stanton a emporté toute hésitation, et il a pénétré seul à l'intérieur de la construction, pour y découvrir une superbe sphère taillée, éclairée d'un puits de lumière, et entourée de trois statues de géants pétrifiés. A la veille de la sortie du livre, alors qu'il conduit sa voiture sur un pont de New York, la vie de Jack va basculer dans l'inconnu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette série qui débute, Mathieu Lauffray affirme la puissance de son graphisme épique, impressionnant de maturité dans la mise en scène de la spectaculaire découverte de Stanton. On sent chez le dessinateur d'à peine trente ans – à l'époque de la première éditions chez les Humanoïdes associés – les influences multiples de grands maîtres de la BD américaine et le plaisir qu'il a eu à construire des scènes monolithiques sombres et effrayantes. L'album réserve d'ailleurs une double page centrale absolument imprévisible et visuellement très marquante, que nous nous garderons bien de dévoiler. Le scénario de Xavier Dorison, déjà l'auteur à l'époque du très remarqué Troisième Testament, met en place les éléments d'un mystère dont on ignore à ce stade la portée. Habile dans la montée en puissance d'événements parallèles, dont on devine qu'ils vont se télescoper, il maintient en fin d'album une ouverture vers à peu près tous les possibles. Ce premier tome aujourd'hui réédité par Soleil est en tout cas prenant, sombre et fascinant. Il met en place un duo d'auteurs dont les univers semblent faits pour se rejoindre, dans leur démesure aussi bien scénaristique que visuelle. Difficile, à la sortie de ce premier tome, d'imaginer qu'il faudra à Mathieu Lauffray quatorze ans pour clore ce qui sera une tétralogie, attendue par de nombreux fans...
