L'histoire :
Aux confins du Japon médiéval, le seigneur Akuma est dérangé en pleine nuit par ses mineurs qui viennent de mettre à jour un énigmatique sarcophage sculpté pouvant faire s’effondrer tout l’empire. 16 ans plus tard, un jeune homme, Takeo, s’est lancé sur les chemins en compagnie de son servant bedonnant Shiro, à la recherche de son frère. Fort de sa formation de samouraï, il ne craint personne et maîtrise parfaitement le maniement du sabre. Enfin arrivé dans un village portuaire, sa mystérieuse destination, il cherche un pécheur susceptible de l’emmener sur « l’île sans nom ». Mais les autochtones éprouvent une grande crainte à la simple évocation de l’île en question. Takeo croise alors une famille de coréens parmi laquelle se trouve une petite fille, Natsumi. Après avoir évité une altercation avec des rustres, ils dînent tous ensemble dans une auberge. C’est alors que se produit un évènement incroyable. En quelques secondes, Natsumi trouve la clé d’un casse-tête impossible à résoudre, « le cœur du prophète », jetant un froid dans l’assemblée et obligeant le petit groupe à déguerpir. Dès que la nouvelle parvient aux oreilles du seigneur Akuma, une armée de ninjas est levée pour retrouver la fillette…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà une entrée en matière pour le moins intrigante… Que représente le mystérieux anneau libéré par la fillette ? Quel pouvoir formidable est symbolisé par ce « cœur du prophète » ? Pour le moment, Jean-François Di Giorgio s’atèle à planter son récit dans un japon médiéval très fidèle à la réalité historique. Comme l’exige le genre des histoires de samouraïs, les personnages rivalisent dans la maîtrise de leur art martial, leur instinct est décuplé et leur rapports passent par tout un tas de protocoles et de marques de respect. Pour mettre ce récit très traditionnel en image, Di Giorgio est associé à son compagnon de couleurs du premier tome d’Intox, Frédéric Genet. Ce dernier alterne les cases somptueuses (la demeure d’Akuma, la plongée sur le temple, le village de pêcheurs…) et d’autres nettement plus bâclées question décors (le bas de la planche 22). Les architectures et costumes traditionnels prouvent toutefois un sérieux travail de documentation en amont pour retranscrire scrupuleusement les scènes du Japon médiéval. Des débuts enthousiasmants, à suivre avec intérêt.