L'histoire :
A la recherche de son frère sur les routes du Japon, le destin du ronin Takeo (samurai sans maître) a croisé celui d’une fillette, Natsumi. En libérant « le cœur du prophète », l’anneau d’un casse-tête réputé impossible, elle a réalisé un exploit et s’est mystérieusement attirée bien des convoitises. La voilà poursuivie par les hommes du puissant et cruel seigneur Akuma, qui vise carrément à renverser l’empereur. Takeo et Natsumi pensaient avoir trouvé refuge au monastère de Kana, où sont formés les meilleurs sabreurs du pays. Mais ils doivent aussitôt fuir ce dojo prestigieux, en flamme après avoir essuyé une puissante attaque des troupes d’Akuma. Suite à cet assaut, le vieux maître Jun-San, mourant, envoie la petite troupe vers Dogen, un samurai autrefois à la solde d’Akuma. Dogen habite seul à l’emplacement des 7 sources d’Akanobu, dans la haine de son ancien maître qui l’a empoisonné et laissé pour mort lors d’une bataille. De son côté, l’empereur a vent de ces évènements et comprend soudain que l’empire est menacé : le XIIIe prophète est l’arme absolue contre son trône…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sans apporter de révélation fulgurante, le second épisode de cette chouette série confirme pourtant les promesses du premier tome. Le scénariste Jean-François Di Giorgio ménage son suspens autour du mystérieux « cœur du prophète », apparemment la clé à un renversement de l’empire. Tout au plus, une vague intrusion à l’intérieur du tombeau du prophète, à la toute fin de l’album, semblerait diriger la suite vers une issue fantastique. Mais le plaisir de Samuraï est ailleurs. Avant toute chose, le duo Di Giorgio (le maître) et Frédéric Genet (l’élève) fonctionne à merveille, l’histoire documentée et précise du premier convenant parfaitement à la ligne graphique appliquée du second. Appuyés par des couleurs expertes de Delphine rieux, les encrages de Genet restituent superbement l’ambiance du bushido (la voie du samurai) et l’univers très codifié du Japon médiéval. On est ici assez proche de Kogaratsu, une autre série de référence dans l’univers des samurais (chez Repérage Dupuis). Bref, rien de très original, mais surtout du boulot bien fait. Les coups de sabre découpent les cases et le découpage s’étale parfois sur des doubles planches dynamiques et élégantes. De quoi se laisser envoûter par ce premier cycle prévu pour durer 4 tomes.