L'histoire :
Il y a une trentaine d’années, alors qu’ils étaient ados, Daryl, Zack, Curtis, Jesse, Sam et Karen faisaient partie d’une sacrée bande de copains. Ils se retrouvaient souvent dans leur cabane dans l’arbre, lisaient des comics, en pinçaient tous un peu pour Karen… et ils avaient vécu une expérience mystique, Sam et Karen mis à part. En effet, un shaman leur avait soi-disant octroyé à chacun un super-pouvoir. Il y avait eu une période de latence, mais ce pouvoir avait fini par vraiment se révéler… à condition d’être utilisé avec parcimonie, secrètement et pour la bonne cause. Aujourd’hui quadragénaires, après s’être longtemps perdus de vue, Daryl, Zack, Curtis et Jesse reprennent contact entre eux. Ils viennent d’apprendre, par médias interposés, la nomination de William Peter Stahl en tant que nouveau secrétaire à la sécurité intérieure. Ils savent qu’ils doivent agir pour neutraliser cet homme avant qu’il ne soit trop tard. Ils doivent reformer les « Vigilantes ». Dans un premier temps, pour cimenter leur groupe, étape nécessaire pour que leurs pouvoirs reprennent vigueur, ils décident de faire la route ensemble, en bagnole, de New York à Pitsgreen…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ça y est, cette fois, les « Vigilantes » sont activés ! Ou du moins, la problématique et le registre de cette série prévue en 4 tomes sont-ils désormais bien balisés. Car durant un tome 1 de lente mise en place, on se demandait à quelle sauce on allait être mangé. L’histoire met donc bel et bien en scène des « super-slips », mais « à la française », de manière subtile et étonnante. L’angle d’attaque de Jean-Charles Gaudin est sobre, il prend son temps, sans verser frontalement dans le grand-guignolesque débilissant. Là où d’autres auraient rapidement fait monté la mayo autour des super pouvoirs, à grands renforts d’effets de suspens et de gestion d’ambiances, lui se contente encore de faire papoter les personnages durant des séquences contemporaines très calmes. Ils causent politique, ils analysent leurs petites vies de quadras, la maturité de leur regard sur les filles canons, se remémorent leurs souvenirs… Le dessin propre et pro de Riccardo Crosa se met au diapason de cette approche « sage », aussi à l’aise pour varier la mise en scène des séquences « attentistes » que pour faire s’accélérer les choses. Pendant une grosse première moitié d’album, ce délayage permet d’intercaler des flashbacks à la narration du présent et ainsi, de bien circonscrire le périmètre de l’intrigue et la personnalité des héros. Ces derniers se sentent investis d’une mission justicière… et (grand merci) leurs supers-pouvoirs connaissent des limites. Il faut donc encore attendre la page 28 pour que le grand-spectacle commence… et vous serez dès lors totalement ferrés et empressés de découvrir leur plan d’attaque… à venir.
