L'histoire :
Super copains vers la fin de leur adolescence, Daryl, Zack, Curtis et Jesse se sont perdus de vue durant une vingtaine d’année. En apprenant que William Peter Stahl, un homme néfaste qu’ils connaissent bien, accède aujourd’hui à de hautes fonctions politiques, ils décident de se réunir pour agir et le neutraliser. Car ces quatre copains là partagent un fabuleux secret : un shaman leur a jadis conféré des supers-pouvoirs – la télékinésie, le don de voler, de se transformer en brute… Mais ces pouvoirs n’étaient pas évidents à maîtriser et surtout, ils y ont renoncé après avoir vécu un mystérieux événement. Aujourd’hui, la menace est lourde et ils reforment donc « les Vigilantes ». Durant leur voyage routier vers la bourgade de Pitsgreen, ils évoquent leur passé et notamment leurs premières confrontations face à Stahl. Le vil personnage ourdissait déjà de sourds desseins, alors qu’il était directeur de colonie de vacances. Les vigilantes étaient alors six, avec Sam et Karen qui, eux, n’avaient pas bénéficié de pouvoirs. Daryl et Curtis s’étaient retrouvés une première fois face à lui, le révolver au poing. Ils lui avaient échappé, mais Stahl s’en était ensuite pris à Karen…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme l’indique le titre de ce troisième opus (sur quatre prévus), nos quadragénaires dotés de supers-pouvoirs en alternance touchent maintenant au but de leur quête nostalgico-vengeresse, car ils arrivent dans la bourgade de leur enfance, Pttsgreen. Le scénariste Jean-Charles Gaudin continue d’alterner la narration au présent et les évocations de leurs souvenirs, qui sont autant de portes d’entrées pour des flashbacks. De cette manière habile, petit à petit, le puzzle se reconstitue. On sait notamment à présent ce qu’il est advenu de l’un des grands absents de la bande… et on se réjouit de petites nouveautés piquantes, l’une se focalisant sur un inquiétant hibou grand-duc, l’autre concernant le « grand méchant » local, qui est leur cible. Ce faisant, Gaudin joue avec la thématique des super-héros de manière bien plus subtile que ce qu’on a coutume de croiser dans les comics mase in USA. Ici les pouvoirs ne sont pas acquis et réclament un consensus solidaire qu’il n’est pas si évident de satisfaire. L’usage que ces quidams font désormais de leurs pouvoirs – aux deux époques – est aussi parcimonieux que capricieux, et cela compose pour beaucoup le sel du suspens. Riccardo Crosa assure quant à lui la partition graphique avec un inaltérable talent semi-réaliste. Mais étant donné qu’on est de vilain tatillon, on pointe toutefois une belle « erreur de script » au sein de la composition séquentielle très cinématographique : où est passé le lance-harpon dorsal du méchant en bas de p.44 (il a disparu dans 4 cases) ? Ça n’empêche nullement la tension d’être à son comble, dans l’attente du dernier volet qui devrait tout révéler et conclure…
