L'histoire :
Jadis, au contact d’un chaman indien, quatre copains se sont découverts des supers pouvoirs, des facultés très puissantes de voler, de télékinésie ou de se transformer en gros monstre, mais qui ne fonctionnent que lorsque leur cohésion de groupe est totale. 20 ans après s’être séparés, suite à un mystérieux et tragique évènement, ils décident de reformer leur groupe de « Vigilantes », notamment pour lutter contre la dangereuse accession au pouvoir de leur super ennemi, Stahl. Pour ce faire, ils entament un pèlerinage jusqu’à Pitsgreen, la petite ville d’où ils sont originaires. Durant le voyage en voiture, ils évoquent longuement leurs souvenirs d’adolescents. Mais une fois sur place, ils sont repérés par les hommes de Stahl, qui avait anticipé leur retour. Leur copain Jesse est mortellement blessé et laissé pour mort, ce qui les empêche désormais d’utiliser leurs pouvoirs. Leurs facultés psy neutralisées, les vigilantes retournent donc, contrits et frustrés, à leurs vies de tous les jours. Mais ils peinent à supporter cet échec. Daryl entame une psychothérapie, Zack n’arrive plus à dessiner… Cependant, cette attitude dissimule un plan secret : ils se savent espionnés par les hommes de Stahl et n’ont pas dit leur dernier mot…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rappelons-nous, lecteurs : nous étions abandonnés à la fin du tome 3 en plein cliffhanger. Jesse était retrouvé sur le parking d’un motel dans une mare de sang. Etait-il mort ? Etait-ce l’œuvre de son némésis, le super vilain Stahl ? Au démarrage de ce tome 4, Jean-Charles Gaudin nous gratifie d’une ellipse aussi cruelle que culottée, sans répondre à ces questions. Après un voyage en voiture de trois tomes, qui permettaient au scénariste d’évoquer en flashbacks les souvenirs et les origines des supers pouvoirs de ses personnages, le quatrième et dernier tome les ramènerait donc platement à leur point de départ ? Evidemment, non. Par une pirouette narrative quasi attendue, la confrontation aura bel et bien lieu, dans la dimension spectaculaire ad hoc. Si l’attente distillée est jouissive pour une part, la temporisation de ce climax en aura fait trépigner plus d’un. De fait, on regrette presque un final très (trop ?) rapide. On aurait apprécié d’en savoir plus sur les non-dits, sur le devenir des vigilantes, sur… la fameuse ellipse : mais bon sang, qu’est-il arrivé à Jesse sur ce parking !!? Ce bémol mis à part, Gaudin termine de manière cohérente et complète son thriller de supers héros d’emblée prévu en 4 tomes. Il aura bénéficié de la constance graphique du dessinateur italien Riccardo Crosa, qui aura lui aussi livré là l’une de ses séries les plus abouties.
