L'histoire :
Après avoir délivré la blonde Elisa de son infâme tortionnaire Giovanni – et avoir poignardé ce dernier au passage – Mara reconduit sa petite protégée chez ses parents. L’objectif d’Elisa est de leur annoncer son affranchissement familial : elle est amoureuse de Mara et veut désormais vivre avec elle. Mara est un peu perturbée par cette décision. Elle la trouve un tantinet immature et précipitée. Cela dit, la discussion avec le père d’Elisa tourne à l’altercation… ce qui a le mérite de figer la décision d’Elisa. Les deux filles fêtent leur nouvelle vie en s’envoyant en l’air dans un palace en compagnie d’un travelo bien membré. Pendant ce temps, l’élection du nouveau Pape se déroule au Vatican, sous les feux médiatiques. A son terme, « habemus papam » : c’est l’infâme cardinal Adinolfi qui est élu, sous le nom de Miliziade II. Dans les jours qui suivent, le sexfriend et policier Davide convoque les deux jeunes femmes à l’hôpital : leur copine Sonia a été gravement agressée et elle n’accepte de parler qu’à Mara. L’agression est l’œuvre d’Argenti, le sbire d’Adinolfi, au service de l’Ordre du Sang Sacré qui œuvre pour un renouveau occulte mondial…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les circonvolutions ésotériques, sanglantes et sexuelles de Mara ne semblent jamais connaître de fin. Faisons le point en ce début de tome 5 : la divinité hindou Māra s’est incarnée en une pulpeuse héroïne écrivaine, la rendant presque immortelle. Celle-ci, en sus de devoir s’adonner régulièrement à une libido bisexuelle débridée, doit lutter contre les forces du mal représentées par l’Ordre du Sang Sacré, dont le chef devient cette fois Pape (oui, carrément). En bref : bienvenu dans un délire inepte et primaire de sang, de sexe et de machination ésotérique. Or bizarrement, l’atout premier du registre porno-érotique, à savoir la part de scènes de sexe, s’amoindrit de plus en plus au sein de la série. Au sens strict, 7 planches seulement sont cette fois consacrées à la gaudriole. Certes, en échange, Mara reste à poils sur toute la seconde moitié de l’album, pour des palabres et une scène de combat grand-guignolesque. Le « scénario » qui devrait théoriquement juste servir de vague prétexte ou de transitions au service d’une démonstration en règle du Kamasutra prend décidément trop de place. Le summum du nanar de mauvais goût est atteint lorsque Mara s’arrache les poignets de sa crucifixion et combat seule et nue, façon kung-fu, des adversaires tous de cuir vêtus, avant de les planter avec un gros couteau de chasse (dans le front, la nuque ou la gorge). Cette séquence, comme toutes les autres, a cependant le mérite de montrer le talent artistique réaliste de Cosimo Ferri, pour la représentation des corps dans toutes les postures. Le dessinateur italien ferait sans doute un carton s’il s’attaquait à un registre plus grand-public sur des scénarii solides.