L'histoire :
Londres, avril 1871. Marx et Engels devisent amicalement en ouvrant leur courrier. Marx est inquiet de la tournure des évènements à Paris. C’est pourquoi il y a envoyé un émissaire sensé lui rapporter ce qu’il s’y passe. Mais il n’en a aucune nouvelle. Engels rabroue son ami. Lui qui ne fait confiance à personne, comment a-t-il pu envoyer en mission cette jeune aristocrate russe qu’il connaît à peine ? Élisabeth Dmitrieff, tout juste vingt ans, arrivée à Paris depuis une semaine à peine, devient la présidente du premier mouvement officiellement féministe d’Europe : l’Union des femmes pour la défense de Paris et l’aide aux blessés. Fascinante de beauté et de vie, elle fait parler le tout Paris. Benoît Malon, délégué au travail de la Commune, et Léo Frankel, qui la savent envoyée par Marx, l’aident à se faire sa place. La jeune femme est pleine de culot et sait se servir des contacts qu’elle noue rapidement et opportunément. Mais c’est aussi une va-t-en guerre, qui commence à faire grincer des dents…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La commune de Paris est une période qui fascine. Moment révolutionnaire, court, mais où bouillonnent les idées, les changements, les tentatives de démocratie directe… Wilfrid Lupano, passionné par cet épisode particulier de l’histoire de France, a décidé de le montrer sous l’angle de l’implication des femmes. Les Communardes sont des prostituées, des ouvrières, des femmes au foyer, des bourgeoises, et même des aristocrates. Ici, la jeune russe envoyée par Marx pour avoir un rôle d’observatrice, se prend rapidement au jeu et se lance corps et âme dans la révolution à laquelle elle croit. Elle s’intègre facilement grâce à sa beauté et à la férocité de son engagement. Ce sont aussi ces deux qualités qui vont l’entraîner dans une chute tout aussi rapide. Le scénario est intéressant et le déroulé passionnant. Le trait d’Anthony Jean est fin, classe et ses dessins riches. Il y a un vrai bel équilibre entre la qualité du dessin et la compréhension du texte et des dialogues. Surtout, ses couleurs donnent une ambiance particulière et nous projettent dans l’Histoire. Ça donne envie de relire la BD de Tardi Le Cri du Peuple.