L'histoire de la série :
Los Angeles, de nos jours. Ils sont quatre quidams dans le besoin, à avoir reçu une mystérieuse enveloppe. A l’intérieur, ils trouvent chacun une photo, un flingue, 10 000 dollars et la promesse de toucher carrément un million s’ils butent la personne du cliché. Ils ignorent qu’ils forment une boucle machiavélique : Henry doit tuer Rachel qui doit tuer Moses qui doit Tobey qui doit tuer… Henry. L’appât du gain aura-t-il raison de leur morale ? Qui tire les ficelles de ce funeste jeu ? Et pourquoi ?
L'histoire :
Victime d’une fusillade chaotique, Rachel a finalement succombé à ses blessures. Officiellement, du moins. Car poussé par ses créanciers, des mafieux sans scrupules, Henry a finit le travail en l’étouffant dans sa chambre d’hôpital. Il est donc le premier à avoir honoré le mystérieux et funeste contrat qui lui a été proposé par enveloppe interposée. Toujours accompagné de ses deux gangsters, il se rend logiquement au rendez-vous qui doit le voir empocher le million de dollar promis. Soudain, mu par un sursaut de courage, il lance sa voiture à pleine vitesse contre un mur, tuant du même coup ses débiteurs. Puis, au moment où il s’empare de la mallette pleine de billets verts, qui l’attend comme prévu dans une friche industrielle, il se fait flinguer par un inconnu. En enquêtant sur ce meurtre, les flics font alors le rapprochement entre plusieurs photographies du même type. Ils comprennent qu’une chaîne mortelle est en place entre le jeune psychopathe Tobey, la serveuse assassinée Rachel, le feu-millionnaire Henry Benings et Moses, papa alcoolique d’une jeune inspectrice. Parallèlement à cette enquête, une VRP sonne alors chez madame Benings…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quatre tomes en deux ans et demi ? Question délai, ça va : Joël Callède et Gihef ont ménagé nos nerfs en honorant rapidement (presque) toutes les promesses de ce thriller haletant. Vous vous doutez bien que pour la conclusion, le scénariste se garde de faire la lumière sur l’intégralité des zones d’ombres. L’identité et les motivations du mystérieux commanditaire de ce contrat « enchaîné » resteront donc mystérieuses. Mais il n’y a pas de quoi être déçu : le dénouement est une nouvelle fois bien ficelé, avec l’entrée en scène d’un nouveau protagoniste, cohérent, et pourtant jusqu’alors étranger à la chaîne. Au terme du thriller, un seul des quatre tueurs en puissance reste en vie. Mais Callède se garde bien d’être moralisateur (faut pas tuer pour un million, c’est pas bien). Il en rajoute peut-être un peu sur les répliques déclamatoires (Moses dans l’Eglise, face au manipulateur), mais c’est au profit de l’intensité narrative et surtout dans le respect des règles du genre. Si la recette est un franc succès, c’est aussi grâce au dessin ultra-réaliste de Gihef, qui emprunte pour l’occasion le cadre urbain des séries TV bien américaines. Résultat : ce quadriptyque se lit d’une traite, en nous absorbant totalement. En outre, le scénariste nous nargue jusqu’au bout avec une pirouette dans la toute dernier case, ouvrant son intrigue vers un rebond improbable. Bien joué. Allez, vite, une autre du même acabit !