L'histoire :
Une partie de l’équipe de tournage a été attaquée par un troupeau de lions et de lionnes. Le bilan est dramatique : Spallding, le réalisateur du film, est mort et Simon est blessé. Mais cet évènement dramatique ne les arrête pas pour retrouver l’expédition de Whitmore et consorts. Mr Preston, l’assistant de Spallding, prend le relais derrière la caméra. Au fur et à mesure de leur avancée dans la savane, ils découvrent le cadavre d’un éléphant tué par des braconniers blancs. Par la suite, ils croisent le chemin de guerriers Massaï. Mais toujours aucune trace de Whitmore. Anna est plus déterminée que jamais : elle ne rentrera pas à New York sans aller au bout de sa quête. Un jour, ils retrouvent le cadavre d’un homme mort depuis plusieurs semaines. Il s’agit de Sullivan, l’un des assistants de Dickinson. Dans son carnet se trouve une photo de l’ensemble de l’expédition. Le professeur Bradley reconnaît notamment Whitmore et passe la photo à Anna, bouleversée de trouver une nouvelle trace de son père…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sans aucun doute, L’Appel des origines est un album très sensoriel. Rapidement, la lecture nous plonge dans l’Afrique des années 30, celle de Karen Blixen, l’auteur de La ferme africaine qui a donné lieu au film Out of Africa. D’ailleurs, l’héroïne Anna rencontre l’écrivain et joue un rôle dans la rédaction de ses souvenirs africains. Le scénariste Joël Callède nous livre une partition narrative comportant une intrigue à tiroirs, comme il en a le secret. Ici, on suit plusieurs quêtes : celle d’une femme métisse à la recherche de son père blanc en terre africaine ; celle d’explorateurs cherchant les ossements des premiers hommes ; celle d’une équipe de tournage désireuse de ramener des images pour un art naissant : le cinéma. L’écriture de Callède se démarque par une fluidité remarquable. Le off qui exprime les sentiments, les doutes et les envies d’Anna est rédigé dans un style impeccable. Il faut souligner la prise de risque du scénariste, qui s’essaie pour la première fois au genre, lui qui était jusqu’à présent plutôt rangé dans la case polar et fantastique (relisez Comptines d’halloween !). Aussi, on peut regretter quelques envolées romanesques pas toujours maîtrisées (reconaissons que les Charles ont placé la barre haute avec leurs India Dreams et autres War and Dreams !). Au dessin – un crayonné surcontrasté directement colorisé – Gaël Séjourné maîtrise sa partition à tous les niveaux : ses personnages et leurs expressions sont ciselés, ses décors magnifiques, ses cadrages bien pensés, son découpage bien séquencé. Son trait est sublimés par les couleurs chaudes et exquises de Jean Verney. Un plaisir pour les yeux ! La fin ne déçoit pas et laisse peut-être la porte ouverte à un deuxième cycle. A moins que les auteurs décident d’en rester là…