L'histoire :
Les espions flamboyants du malin voltigent à travers des marécages putrides, pour faire leur rapport auprès de leur maître, en son âtre infernal peuplé de démons cornus et fourchus. Ils l’avertissent qu’un groupe de guerriers a discerné leur offensive et prépare la contre-attaque. Or, si parmi ces derniers se trouvent deux émissaires du pape, un moine bibinictin, une gorgone et Saint George en personne, ils sont également accompagnés par Alméria ! Cette jeune et élégante flamenca était en effet jadis la compagne de Satan. Elle dut alors sa rédemption au savoir et aux prières du pape Innocent 100. Mais de fait, elle connaît les faiblesses du malin, qui peuvent aujourd’hui servir sa vengeance. Satan précipite donc son attaque, conduite par l’un des démons les plus brutaux, Bélial. L’une de ses premières cibles sera la paisible village de Challivoy-sous-Yvette. Pendant ce temps, nos amis galopent à dos de coquadrilles (des gallinacés infernaux) vers la bourgade de Saint-Bibin. La cité est en flamme, un incendie provoqué par le déchainement de centaines de démons ailés. L’Abbé Retzina a rassemblé ses ouailles en son abbaye, mais il craint le pire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La chevauchée des coquadrilles reprend là où nous en étions restés : aux prémices de la guerre entre forces démoniaques et un groupe de guerriers réunis sous la férule du Pape Innocent 100. Le scénariste Jean-Pierre Joblin assume son idée originale de satanisme médiéval parodique, en délivrant un fil d’évènements évoluant en dehors des sentiers battus. Ainsi, l’humour parodique est de nouveau au rendez-vous, avec ses jeux de mots, ses situations cocasses et ses digressions culottés (nos héros guerriers sont cette fois rejoints par… un escargot !). Mais à l’image du premier volet, l’action est un peu décousue : on en perd facilement le fil de l’intrigue. Le premier tome avait pour lui la fraîcheur et la surprise… ce deuxième opus se noie volontiers en une vaste bataille désorganisée entre démons et humains, le tout baignant néanmoins dans une ambiance bien médiévale. Car le scénariste recourt à de nombreux termes et ressorts de l’époque, qu’on a finalement peu coutume de croiser dans les aventures du registre (le nom des armes villageoises, les coquillards, la faille des armures équestres…). Le dessin caricatural d’Olivier Le Discot fait le reste, qui n’apprécie visiblement rien tant que les cases ultra-verticales ou ultra-panoramiques (sur 2 pages). A noter que le changement de coloriste (la colorisation est désormais assumée par Saerus) ne nuit pas à la cohérence visuelle. A suivre dans un troisième volet d’ores et déjà baptisé Le trou de Baal…